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dans les terrains accidentés où allaient se dérouler les manœuvres. Il peut même aisément se faire qu’un grand élément d’armée soit incapable de déployer toute son artillerie dans une région de ce genre.

Notons encore que la cavalerie de chaque corps d’armée était représentée par un régiment et demi, soit six escadrons constitués en brigade. Quant à la division de l’armée Chomer, elle appartenait à un type quelque peu démodé, deux régimens de cuirassiers et deux de dragons, comme la division Forton à Rezonville. La brigade indépendante de l’armée du Nord était une formation provisoire à trois régimens, deux de dragons et un de chasseurs. En somme, la proportion de cavalerie était faible dans les deux armées, ce qui cadrait avec la nature du terrain.

Les opérations allaient se dérouler sur la rive gauche de la Garonne, dans le quadrilatère Agen-Montauban-Toulouse-Auch. La partie centrale de cette région, celle qui s’étend autour de Lectoure, de Lavit et de Beaumont, est la Lomagne, un pays doucement mamelonné, semé de nombreux villages, dont beaucoup sont juchés en des points dominans. Quelques-uns montrent encore des restes de fortifications remontant à la croisade contre des Albigeois ou à la guerre de Cent ans. L’ensemble est tourmenté, couvert de boqueteaux, de haies, sans grandes vues, beaucoup plus propre au combat de l’infanterie qu’à celui des autres armes. Les points culminans ne dépassent guère trois cents mètres. Les principaux accidens du sol sont les vallées qui, s’épanouissant en éventail du haut du plateau de Lannemezan, descendent vers la Garonne dans les directions comprises entre N. S. et N. E.-S. O.

Le sol est en général argileux, parfois semé de flaques d’eau en temps de pluie. Les deux seules forêts sont celle de Bouconne entre la Save et le Touch, à l’Ouest de Toulouse, et celle de Montech entre Montauban et la Garonne.

Les manœuvres proprement dites devaient commencer le 11 septembre. A la date du 10, le parti bleu était réparti entre la Baïse, la Garonne et l’Arrats, la division d’infanterie coloniale et la brigade de cavalerie d’armée formant avant-garde générale au centre du dispositif, face au Sud-Est. Quant au parti rouge, il était encore sur la rive droite de la Garonne, à hauteur de Toulouse.

A deux heures, le général Pau recevait de son commandant