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Deux armées devaient être en présence : celle du Nord ou parti bleu commandée par le général Pau ; celle du Sud ou parti rouge par le général Chomer. La première comprenait les 12e et 18e corps (généraux Roques et de Mas-Latrie), une division d’infanterie coloniale[1] (général Vimart), une brigade de cavalerie provisoire (général Grellet), un groupe d’artillerie lourde, trois escadrilles d’avions avec centre à Agen, un dirigeable dont le port d’attache serait Pau.

Quant à l’armée du Sud, elle était composée des 16e et 17e corps (généraux Faurie et Plagnol), de la 6e division de cavalerie (général Charlery de La Masselière) à deux brigades, l’une de cuirassiers, l’autre de dragons ; un groupe d’artillerie lourde, trois escadrilles d’avions ayant pour centre Toulouse, un dirigeable dont le port d’attache serait Albi.

On voit que le parti bleu disposait de cinq divisions d’infanterie et d’une brigade de cavalerie à trois régimens, sans tenir compte des brigades de corps. Quant au parti rouge, il ne comptait que quatre divisions d’infanterie et une division de cavalerie à quatre régimens. Son infériorité était donc sensible.

La composition des corps d’armée en infanterie était normale, mais non leur dotation en artillerie. Chacune des divisions d’infanterie disposait de deux groupes (six batteries) au lieu de trois. Seule la division coloniale avait ses neuf batteries. De même l’artillerie de corps ne comptait que deux groupes au lieu de quatre : une différence du simple au double. Quant à la proportion d’artillerie lourde, elle était très faible, un groupe par armée[2]. Cette faiblesse en artillerie, résultant du défaut d’attelages disponibles dans les régimens, n’est naturellement pas sans inconvéniens. Il est beaucoup plus difficile de manier un corps d’armée à 30 batteries que le même corps à 18, surtout

  1. 3e, 7e, 21e et 23e régimens, renforcés de nombreux détachemens du reste de l’arme.
  2. Pour chaque armée, un groupe de 2 batteries à 2 pièces de 155 mm. Rimailho et une colonne légère de munitions. L’armée du Sud disposait en outre d’une batterie de 120 mm. longs avec ceintures de roues et tracteurs. Chacun de ces derniers engins traîne une pièce, une remorque chargée de munitions et une voiture de ceintures de roues.
    Quant à l’armée du Nord, elle possède une section d’obusiers de 120 du Creusot à 2 pièces, 2 caissons, une voiture observatoire, un chariot de batterie.