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la construction des voies d’accès pour l’évacuation des déblais et le fonçage des puits de grand diamètre, analogues aux puits des houillères.

Il n’est pas douteux d’ailleurs que le fonçage de ces puits sera une des plus grosses difficultés que rencontreront les ingénieurs chargés de la direction des travaux. Mais ces difficultés seront vite vaincues, parce qu’on emploiera les mêmes méthodes qui ont déjà si bien réussi à M. Breton pour le fonçage des deux puits du siège de l’Ouest. On pourra, comme il l’a prévu, avoir recours à la congélation et peut-être à la cimentation, et avec une dépense qui ne dépassera guère 2 à 3 millions par puits, on viendra à bout de l’œuvre entreprise après un délai qui ne sera sans doute pas supérieur à deux ans.

Il est à peine besoin de dire que, du côté anglais, les travaux seront conduits d’une façon tout à fait identique. Les conférences que j’ai eues à ce sujet avec l’illustre ingénieur anglais Douglas Fox, qui a construit le tunnel de la Mersey, plusieurs des tubes métropolitains de Londres, et qui a une expérience toute particulière dans la question des tunnels, conférences dans lesquelles il m’a confirmé son intention d’adopter, du côté anglais, les méthodes que nous préconisons pour le côté français, peuvent donner toutes garanties sur le succès de l’entreprise.

Pour compléter les renseignemens qui précèdent sur la construction du tunnel, il reste à dire, d’une part, quelle sera la section du tunnel lui-même ; d’autre part, comment il sera raccordé aux lignes existantes.

Nous avons dit que la galerie d’écoulement aurait une forme circulaire d’un diamètre de 3 mètres environ. Le tunnel lui-même sera constitué comme les Métropolitains électriques de Londres, avec deux galeries circulaires parallèles de 5m, 50 à 6 mètres de diamètre chacune, distantes de 15 mètres l’une de l’autre, ne réagissant pas, par conséquent, l’une sur l’autre au point de vue de la résistance de la couche, et créant dans cette couche la cause minima de dislocation du fait de la forme circulaire qui est, par excellence, celle de la résistance, aux pressions intérieures ou extérieures. Cette forme circulaire est d’ailleurs pour ainsi dire commandée par la nature des perforatrices agissant par action circulaire aussi. Les deux galeries