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des Dialogues et des Confessions, nous aurions mauvaise grâce à exiger davantage, d’autant plus que l’archéologie ne peut pas et ne pourra jamais, sans doute, trancher le problème par des argumens positifs. Ne cherchons donc pas plus loin, et croyons simplement que nous avons retrouvé Cassiciacum.


Me voici devant la réalité, que j’ai si longuement poursuivie, et, comme toujours, je reste mélancolique devant mon rêve accompli. Je n’ose pas dire : « Eh quoi ? Ce n’est que cela ! « parce que je sais bien que c’est ma faute si je reste froid. Tout occupé, à Cassago, de réunir des documens et de rapprocher des vraisemblances, j’ai fait comme le peintre amateur qui, à l’affût du motif pittoresque, oublie de voir et de sentir le paysage. L’an dernier, à Cernusco, j’étais autrement ému, lorsque, sans espoir de les retrouver jamais, je cherchais les vestiges du saint, et que toute ma pensée n’était pleine que de lui.


LOUIS BERTRAND.