Page:Revue des Deux Mondes - 1913 - tome 17.djvu/331

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CASSICIACUM A-T-IL DISPARU ?

Les lecteurs de la Revue des Deux Mondes[1], qui ont suivi avec un bienveillant intérêt mes récentes études sur saint Augustin, ne m’en voudront pas sans doute de les ramener à Cassiciacum. Cette villa de la banlieue milanaise, où le grand rhéteur converti se prépara à recevoir le baptême, a-t-elle décidément disparu, sans laisser les moindres traces ? C’est ce que j’avais affirmé dans un de mes articles. Mais je pensais que s’il fallait la chercher quelque part, c’était sur les coteaux de la Brianza, cette région intermédiaire entre la plaine et les hautes montagnes, où les Milanais d’aujourd’hui viennent encore passer la saison chaude. Guidé par je ne sais quel instinct, je m’étais plu à l’imaginer dans les environs de Cernusco, petit village situé sur la ligne qui va de Lecco à Milan.

Or, il parait que je m’étais trompé. A peine mon article était-il publié, que je reçus de Milan plusieurs lettres, où l’on voulait bien m’avertir de mon erreur. Un lecteur de la Revue, notamment, me fit l’honneur de m’écrire : « Cassiciacum n’a pas disparu. C’est le moderne village de Casciago près de Varèse. Dans une position délicieuse, en vue du lac, il est dominé par de belles montagnes auxquelles conviennent parfaitement les paroles de Licentius. » — J’avais cité, en effet, sinon pour préciser le site, du moins pour en indiquer l’orientation, le vers du jeune Licentius, l’élève favori de saint Augustin, où celui-ci

  1. Pour répondre à de nombreuses demandes qui m’ont été adressées par des lecteurs de Is. Revue, — mes études sur saint Augustin paraîtront en volume dans le courant du mois prochain.