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Ce mouvement confus et violent n’en est pas moins très intéressant à étudier et très instructif. Il est quelque chose comme le balbutiement précipité et quelquefois furieux d’un colosse encore enfant. En l’étudiant et en l’exposant avec une lucidité remarquable et avec une impartialité de vrai historien, quoique sans sympathie, M. Dolléans nous a fait connaître un chapitre jusqu’ici très obscur et de l’histoire du socialisme universel et de l’histoire du Royaume-Uni. Il nous a fait connaître la gestation laborieuse et tourmentée du syndicalisme anglais ; son ouvrage assurément comble une lacune, si tant est qu’il ne fasse pas un peu plus que la combler. Malgré sa longueur, ou à cause d’elle, (atténuée du reste par la vivacité dramatique du récit), il y manque un « index des noms et des choses, » indispensable pour se retrouver dans une histoire si touffue, et l’indication dans le haut des pages de l’année où l’on est. Avec les « le 6 août, le 17 septembre, le 24 octobre » de M. Dolléans, il faut remonter soixante pages pour savoir de quelle année est ce 17 septembre ou ce 24 octobre. — Je n’ai vraiment aucune autre plainte à adresser à ce très bon narrateur et à cet excellent debater qu’est M. Edouard Dolléans.


ÉMILE FAGUET.