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l’année 1353, il vient d’être nommé recteur de l’université et d’être admis à l’unanimité à la maison de Sorbonne. Rien ne prouve qu’il ait reçu le bonnet de docteur en théologie ; pourtant son zèle le pousse à faire des cours supplémentaires. « En 1355, il est autorisé, à partir de la fête de Noël, à donner lecture d’un livre d’Aristote à l’heure des nones de la Sainte Vierge ; en 1356, il lui est permis de faire des leçons, en son propre domicile, sur le livre de philosophie morale qui lui plaira le mieux, les jours de fête, après sermon ; en 1358, il demande à faire, les jours fériés, une leçon sur la Politique d’Aristote. » En 1352, 54, 55, 58, 59, il préside aux examens. En 1352 et en 1355, il est de ceux qui établissent, en ce qui concerne sa nation, le rôle par lequel l’université fait connaître à la papauté l’état du personnel enseignant. En 1354, il est chargé, en même temps que quatre collègues, de déterminer dans quelles conditions les étudians auront remise de leurs droits d’examen. Nommé de nouveau recteur, en 1358, il obtient, pour son frère Jean, qui retourne au pays, avec le titre de maître es arts, la remise de certains droits. En 1359, il avance quelque argent à la nation anglaise. En octobre 1361, l’assemblée générale de cette nation lui confère à l’unanimité, sur sa demande, la cure des Saints Côme et Damien, qui dépend de l’université. En 1368, il enseigne encore à Paris. Qu’est-il devenu dès lors, on ne le saurait dire ; du moins peut-on croire qu’il est distinct d’Albert de Ricmerstorp nommé le 21 octobre 1366 évêque d’Halberstadt, après avoir été recteur de Paris en 1363. Tout indique que l’illustre disciple de Buridan resta aussi fidèle que son maître à la ville qui avait vu naître sa gloire. Au début du xvie siècle, Georges Lockert devait réunir en une collection leurs principaux écrits : elle fut deux fois éditée à Paris, en 1516 et en 1518, par Badius Ascensius et Gonradus Resch.

Buridan de Béthune et Albert de Saxe étaient de simples « artistes : » leur génial successeur, Nicole Oresme, est au contraire un théologien très savant. Normand du diocèse de Bayeux, c’est la théologie qu’il vient étudier à Paris en 1348, — sans doute est-il né vers 1330. — Grand maître du collège de Navarre en 1356, il est reçu maître en théologie avant 1362, date de son entrée comme chanoine au chapitre de Rouen. Ses confrères l’élisent doyen le 18 mars 1364 ; le roi et le pape le