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REVUES ÉTRANGÈRES

UN NOUVEAU LIVRE DE M. GABRIEL D’ANNUNZIO


La Vita di Cola di Rienzo, par G. d’Annunzio ; un vol. in-16, Milan, 1913.


La très belle Vie de Rienzi que vient de nous offrir M. Gabriel d’Annunzio se trouve précédée d’une curieuse préface, et suivie d’une manière d’appendice plus curieux encore. Le fait est que tout cet appendice, — j’aurai à revenir tout à l’heure sur la préface, — n’est formé que de trois « approbations » solennelles, accordées au livre nouveau de l’éminent poète et romancier italien. Tout d’abord, un comité où figurent deux « censeurs » et deux « délégués » de l’Académie florentine de la Crusca déclare que, après avoir lu très soigneusement la Vie de Rienzi, il « n’y a découvert aucune faute de langue ; » et comment ne pas regretter, à ce propos, que nous ne possédions pas en France une institution littéraire du même genre, à laquelle tous les auteurs fussent strictement tenus de soumettre leurs manuscrits, sauf pour eux à devoir ensuite en retarder l’impression durant des années, jusqu’au jour où un comité choisi parmi les membres de la savante Académie susdite proclamerait n’y avoir plus « découvert aucune faute de langue ? » Mais, tandis que cette première « approbation » a simplement de quoi ravir les lecteurs de la Vie de Rienzi, en leur garantissant le parfait aloi philologique et grammatical d’un style dont ils n’ont pu manquer d’admirer déjà l’harmonieuse et sonore élégance poétique, j’imagine que bon nombre de ces lecteurs auront éprouvé, comme moi, un sentiment de surprise à la vue des deux « approbations » suivantes, au bas desquelles se lisent les signatures imprévues d’un révérend chanoine florentin et d’un autre religieux