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cet escadron de corps par trois ou par quatre, nous y consentirions bien volontiers.

Mais qui ne reconnaîtra que les escadrons que nous lui enlevons ont un emploi singulièrement plus utile dans ce que les Allemands appellent très justement la cavalerie d’armée ? L’inconvénient sera atténue, en fait, par la formation des escadrons de réserve, qui, peu après la mobilisation, fourniront d’excellentes unités à la cavalerie de corps et à la cavalerie divisionnaire. Et il ne faut pas oublier que, toute troupe de cavalerie devant par hypothèse connaître le service de la cavalerie adjointe aux troupes d’infanterie, le commandant de l’armée ou du groupe d’armées pourra toujours et instantanément, en cas d’utilité constatée, prélever sur sa cavalerie quelques escadrons pour renforcer en cavalerie les corps d’armée qui en auront besoin. Qui peut le plus, peut le moins.

Le plan de réorganisation que nous nous permettons d’esquisser comporterait beaucoup d’autres observations de détails Celles qui précèdent suffisent, tout au moins pour appeler l’attention du législateur sur la gravité des objections que l’on peut faire au système qui lui est proposé et sur la facilité avec laquelle on peut apporter un perfectionnement infiniment plus complet à un outil de guerre auquel il ne manque qu’une organisation rationnelle pour que la valeur en soit doublée.

Je m’unis, en finissant, au rapporteur du projet que je me suis permis de critiquer, pour appeler de mes vœux le complément nécessaire de la grande œuvre de la réorganisation de la cavalerie, pour saluer avec lui la silhouette du grand chef, de ce Magister equitum, successeur de Murat et de Lasalle, qu’un ministre avisé saura bien découvrir dans un corps d’officiers qui n’a pas son égal au monde.