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complémentaires reposant sur l’incorporation des réservistes, doivent donc tout d’abord fournir un escadron à chacune des divisions du corps d’armée, c’est-à-dire deux escadrons et même trois, car en général nos corps d’armée, qui ne comprennent que deux divisions d’infanterie sur le pied de paix, en principe comportent une troisième, ou sont tout au moins complétés par une grosse brigade supplémentaire, dite de réserve, presque immédiatement après la mobilisation. Nous admettrons, pour ne négliger aucune difficulté du problème, que cette troisième fraction du corps d’armée exige aussi un escadron divisionnaire et qu’ainsi, il faut assurer à chaque corps d’armée trois escadrons divisionnaires. Ce prélèvement opéré sur la cavalerie de corps, il reste donc cinq escadrons sous les ordres du général de brigade de cavalerie et à la disposition du commandant de corps. Dans la pratique actuelle, on ne les lui laisse presque jamais entièrement, car on estime avec raison que cette cavalerie, qui demeure disponible, a mieux à faire que de rester rivée au corps d’armée et que rien ne s’oppose à ce qu’elle reprenne son rôle véritable en venant servir d’appoint aux divisions de cavalerie indépendante. — Avec ces reliquats, provenant de la cavalerie de corps, on forme donc à la mobilisation de nouvelles divisions, dites divisions provisoires, et qui sont plutôt, comme le fait très justement observer M. Benazet dans son rapport à la Chambre, des divisions improvisées. Ce système a tous les inconvéniens des organisations de fortune. Ces divisions doivent recevoir un état-major hâtivement constitué, une artillerie tirée d’où on peut et mal préparée à son rôle. Mais il a un avantage que je veux indiquer de suite, quitte à y revenir plus tard, c’est que la cavalerie de corps n’ignore pas qu’à la mobilisation elle deviendra, pour la majeure partie, cavalerie endivisionnée et que, par suite, son instruction et son entraînement doivent être les mêmes que l’entraînement et l’instruction des régimens endivisionnés dès le temps de paix.

Le projet de loi bouleverse entièrement l’organisation de la cavalerie de corps. Il supprime purement et simplement les brigades de corps, affecte, dès le temps de paix, un des deux régimens qui les constituaient à l’augmentation des divisions de cavalerie, et c’est ce qui permet de porter le nombre des régimens endivisionnés de 36 à 60 en ne laissant au corps d’armée qu’un régiment. Il organise la mobilisation de ce régiment à