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de se mesurer avec l’escadre grecque[1] ? Non, ce serait hasardeux, car j’ai des raisons de croire que le grand Empire de l’Europe centrale qui, depuis quinze ou vingt ans, témoigne à la Turquie une amitié dont quelques-uns contestent le désintéressement, a fourni, ou laissé fournir à sa marine le précieux secours d’un personnel technique et militaire parfaitement dressé. Tous les marins, mécaniciens, électriciens, torpilleurs, canonniers, etc., d’origine germaine qui ont conduit de la mer du Nord ou de la Baltique dans le Bosphore les 2 cuirassés Weissemburg et Kurfürst Friedrich Wilhelm, ainsi que les 4 « destroyers » achetés à la maison Schichau, n’ont pas regagné les côtes embrumées de leur patrie. Il en est resté à Constantinople, et non des moindres...

Quoi qu’il en soit, voici l’ordre de bataille de la flotte ottomane actuelle :

3 cuirassés d’escadre :

a) Le Messoudieh (9 100 tonneaux), qui date de 1874, mais a été refondu en 1904 : vitesse de 13 nœuds ; cuirassement de 305 millimètres à la flottaison et 25 au pont principal ; armement : 2 canons de 240 millimètres ; 12 de 150 ; 14 de 76 ; 10 de 57.

b) Kaïreddin Barbarossa (ex « Kurfürst Friedrich Wilhelm ») et Torgout Reiss (ex « Weissemburg »), bâtimens de 10 000 tonnes, 16 nœuds de vitesse, 400 millimètres et 65 de cuirassement ; armés de 6 canons de 280 millimètres, 8 de 105 et 8 de 88 ; plus, 3 tubes lance-torpilles<ref> On construit chez Armstrong (Newcastle) un dreadnought de 21 000 tonnes. </ef>.

4 petits cuirassés anciens, pouvant être considérés comme garde-côtes :

Avn-I-Illah, Mouïn-l-Zaffer, Feth-l-Boidend, Assar-I-Tewfik ; dates de lancement : 1867-70, refonte en 1907 ; caractéristiques : 3 000 tonnes ; 12 nœuds ; 200 millimètres et 30 millimètres de cuirassement ; 4 canons de 150 millimètres, 6 de 75 et 10 de 57. Pas de cloisonnement, :

2 croiseurs protégés modernes :

Hamidieh, Medjidieh, date de lancement : 1903 ; caractéristiques : 4 000 tonnes ; 22 nœuds ; de 50 à 100 millimètres de

  1. On apprend on ce moment, même, — 12 décembre, — que l’escadre turque, débarrassée par l’armistice du souci de flanquer les lignes de Tchalaldjo,, aurait quelque velléité de présenter le combat, devant l’entrée des Dardanelles, à l’escadre hellénique.