Page:Revue des Deux Mondes - 1913 - tome 13.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des Dardanelles au méridien de Buyuk Tchekmedjé il y a à peine 80 ou 85 milles, que les navires hellènes, même les 3 petits cuirassés dont je vais parler, pouvaient franchir en six ou sept heures. La balance des forces actives se serait donc trouvée rompue au profit de l’escadre assaillante.

Mais cette balance, en fait, que donne-t-elle, qu’indique-t-elle, toute combinaison stratégique mise à part ?

La marine grecque présente tout d’abord le noyau solide d’une division homogène de 3 cuirassés de 5 000 tonnes, construits en 1889-90 et refondus en 1900-1901. Ces bâtimens, Hydra, Psara, Spetsaï, ont les caractéristiques suivantes :

Vitesse aux essais : 17 nœuds[1] ; cuirassement à la flottai- son : 30 centimètres ; sur le pont principal : 50 millimètres en moyenne ; armement : 3 canons de 27,5, 5, 5 de 15 cm., 1 de 10 cm. 8 de 65 mm. ; 3 tubes lance-torpilles ; équipage : 400 hommes.

1 croiseur cuirassé remarquablement doué comme puissance offensive, le Georgio Averoff (du nom d’un généreux et patriote donateur, dit-on), a été acheté l’an dernier aux chantiers italiens d’Orlando. Cette unité a pour caractéristiques :

Déplacement : 10 200 tonneaux ; vitesse : 24 nœuds ; cuirassement : 20 centimètres sur les flancs et 51 millimètres sur le pont principal ; armement : 4 pièces de 23m,4, 4, 8 de 19 cm., 16 de 76 millimètres ; 3 tubes lance-torpilles[2].

C’est évidemment le plus beau fleuron de la couronne navale des Hellènes. Les Turcs n’ont rien à opposera ce beau bâtiment.

Une flottille de 8 excellens « destroyers, » ou contre-torpilleurs, complète heureusement cette petite escadre active. Construits il y a quatre ou cinq ans, les Doxa, Nike, Aspis, Velos, etc., etc., déplacent 410 ou 420 tonnes, atteignirent 31 nœuds de vitesse à leurs essais et sont armés de 2 tubes pour grosses torpilles, avec 2 canons de 76 mm. et 4 de 57 mm.

Notons encore un « submersible, » le Delphin, de 310 tonnes en surface et 465 en plongée, avec les vitesses respectives de 14 et 9 milles à l’heure. Ce sous-marin, qui est armé de 5 tubes

  1. Les chaudières de ces trois petits cuirassés sont actuellement usées. On ne pourrait leur demander que 12 nœuds, au plus, peut-être 13 nœuds, dans une circonstance exceptionnelle.
  2. Il est intéressant de comparer cet armement formidable à celui de notre type Marseillaise, de même déplacement : 2 canons de 19 centimètres ; 8 de 16 centimètres ; 6 de 10 centimètres ; 18 de 47 millimètres ; 2 tubes. La Marseillaise n’a d’ailleurs donné aux essais que 21m,6.