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pas voulu attendre pour vous réunir que la situation de la patrie fût compromise... (Latour-Dumoulin : C’est l’incurie du ministère qui a compromis la patrie.) — Nous vous avons appelés au moment des premières difficultés. Quelques corps de notre armée ont éprouvé des échecs ; mais la plus grande partie n’a été ni vaincue, ni même engagée. (Très bien ! très bien ! — Protestations à gauche.) — Veuillez me laisser continuer. Celle qui a été repoussée ne l’a été que par des forces quatre ou cinq fois plus considérables ; elle a déployé dans le combat un héroïsme sublime. (De tous côtés : Nous n’en doutons pas ! Oui. oui ! Bravos et applaudissemens prolongés. — Voix à gauche : Mais elle a été compromise. — Jules Favre : Oui, par l’impéritie de son chef ! Exclamations et réclamations bruyantes : Descendez de la tribune ! C’est une honte ! — Bruit et agitation. — Le président Schneider : Vous ne voulez pas même entendre les faits. Prenez garde à la responsabilité que vous assumez. — Très bien ! très bien ! — M. Roulleaux-Dugage ; Si le tumulte continue, je demande que la Chambre se forme en comité secret. — Le président Schneider : Délibérons en paix, et entendons d’abord la lecture que nous fait M. le Ministre ! — Emmanuel Arago : Pour le salut public, que les ministres disparaissent ! — Le président Schneider : Ecoutez d’ailleurs la déclaration du gouvernement ; nous verrons après quelles seront les délibérations que la Chambre aura à prendre. — Oui ! oui ! Très bien ! très bien !) Elle a, disais-je, déployé un héroïsme sublime, qui lui vaudra une gloire au moins égale à celle des triomphateurs. (C’est très vrai !) Tous nos soldats qui ont combattu, comme ceux qui attendent l’heure de combattre, sont animés de la même ardeur, du même élan, du même patriotisme, de la même confiance dans une revanche prochaine. (Oui ! oui ! Très bien ! très bien !) Aucune de nos défenses naturelles ou de nos forteresses n’est entre les mains de l’ennemi, nos ressources immenses sont intactes. Au lieu de se laisser abattre par des revers, que cependant il n’attendait pas, le pays sent son courage grandir avec les épreuves. (C’est vrai ! Très bien ! très bien ! — Jules Favre : Oui, malgré son gouvernement, le pays est patriotique ; mais il est indignement gouverné ! — M. Segris, ministre des Finances : Il l’a été si bien par vous !) Nous vous demandons de nous aider à organiser le mouvement national et à organiser la levée en masse de tout ce qui est valide dans le pays. (M. de Jouvencel : Non ! Non ! pas avec vous !