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le Maroc. Qui sait jusqu’où s’étendront les mesures de ce genre, tous les besoins qui se feront sentir, toutes les pertes qu’il faudra réparer ? Des emprunts aux régimens métropolitains seront nécessaires et chacun d’eux aura sa répercussion sur l’avancement.

Pour toutes ces raisons ensemble : — la mise en application d’un statut nouveau, la réunion morale de l’armée sous le contrôle d’un seul, l’attente des événemens auxquels elle doit se préparer, — il semble désirable qu’une seule instance de commandement préside a tout le personnel, ordonne le recomplètement des cadres, et règle les directives de l’avancement. Cette autorité est toute désignée par la législation même. Elle procède de l’enchaînement d’idées qui aboutissait hier aux décrets du 28 juillet 1911, des 20 janvier, 14 mai 1912 et qui consacrait la large autonomie des pouvoirs exercés par le chef d’état-major général. Les fonctions de surintendant du personnel seraient une extension naturelle de ses attributions. Ou, si l’on préfère un pouvoir moins personnel et si l’on craint de charger outre mesure une tête lourde déjà de responsabilités, on peut déférer ce rôle nouveau au Conseil des directeurs. Ou bien encore, si l’on pense que l’autorité du ministre en cette matière ne puisse être déléguée, l’Inspection Permanente des Ecoles récemment créée et restée jusqu’aujourd’hui rattachée directement au cabinet, pouvait s’élargir jusqu’à devenir un bureau central du personnel.

Toutes les solutions seront bonnes, pourvu qu’elles s’inspirent d’une pensée d’unité et d’équité. L’important, en l’espèce, est de se mettre d’accord sur le principe : le reste n’est plus qu’affaire de modalité.


PATRICE MAHON.