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Paris, 8 nivôse an XIII (29 décembre 1804).


Loi sur les douanes.

L’EMPEREUR. — « L’exportation des grains n’est pas l’objet de la loi. La détermination en varie à chaque instant. Voilà par exemple l’Espagne qui est dans le malheur. Elle vient de déclarer la guerre. Elle dit : « Je suis votre alliée, je ne tiens au monde que par vous, par les Pyrénées, vous ne pouvez pas m’abandonner. Dans un autre cas, je vous aiderai ; je vous aide encore par mes laines. » Il faut nourrir l’Espagne, mais, si le blé devenait plus rare, je dirais au roi d’Espagne : « Vous êtes fort aimable, mais moi je suis égoïste, parce que quand on a trente millions d’estomacs à contenter, il est permis de l’être.

« Aujourd’hui, voilà le Hanovre qui meurt de faim, il faut bien le nourrir, et la Suisse qui est une province qui a toujours dépendu de vous. C’est pour cela qu’il faut que le gouvernement gouverne. Que celui qui a des variations d’hypothèses puisse les expliquer. Au lieu que la loi suit toujours la même route ; c’est comme la lune que l’Eternel a placée une fois à une certaine distance de la terre et lui a indiqué son chemin pour toujours.

« On a prohibé les nankins parce qu’on a su que la Compagnie anglaise en ayant une grande quantité voulait les vendre à la Compagnie danoise pour les faire entrer en France.

« Les douanes étaient estimées dans le budget vingt-sept millions, elles en ont produit quarante-cinq. L’enregistrement en a produit aussi vingt de plus. »


Paris, 27 nivôse an XIII (17 janvier (1805).


Budget.
an IX : 539 millions
an X : 500 millions
an XI : 684 millions et demi
an XII : 762 millions
an XIII : 681 millions