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L’EMPEREUR. — « Il faut obliger les diligences à se servir des chevaux de la poste au moins sur les dix routes principales. »

REGNAUD se plaint que la poste aux lettres ne se sert point des chevaux de la poste. On ne s’en sert qu’en les payant vingt-cinq sous.

Lavalette. — « Trois services : grande malle pour la poste, petite malle pour l’entreprise, service à cheval. » II se plaint que les poids énormes des diligences tuent tous les chevaux. Un cheval qui fait leur service est tué au bout de six mois, et c’est l’administration qui les paie.


Paris, 21 frimaire an XIII (18 décembre 1804).


Conscription.

LACUÉE lit le projet. A l’article 44, il observe que la 1re partie (les suppléans pris dans la commune), inscrite par ordre de Sa Majesté, a éprouvé la plus grande opposition à la discussion de la section. C’est anéantir les suppléans.

PETIET croit qu’il suffirait d’exiger que le suppléé présentât un homme de telle mesure, bien constitué.

LACUÉE demande la liberté de prendre dans l’arrondissement,

L’EMPEREUR. — « Nous voulons avoir de bons paysans, c’est là ce qui fait la force des armées, et non des garçons perruquiers qui sont accoutumés à se traîner dans la boue des villes. »

DEFERMON et BÉRENGER observent que l’opinion est absolument contraire à la conscription, que c’est un impôt qu’il faut rendre léger.

L’EMPEREUR. — » Nous avons aux armées un tas de canailles qui désertent à l’ennemi aussitôt qu’ils sont arrivés, ce qu’on n’avait jamais vu autrefois. J’aime encore mieux les exemptions et les privilèges. Le mode de remplacement est ridicule.

BÉRENGER. — « Si le remplacement n’a pas eu lieu, c’est à cause des difficultés.

L’EMPEREUR. — « Il n’y en avait point.

BÉRENGER. — « Il y a eu de grands désordres.

L’EMPEREUR. — « Sans doute, c’est une chose dure que la conscription, mais il n’y a pas de bien dans le monde. Tout est