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leurs anciens évêques. Tous ces troubles cesseront quand le Pape viendra. Personne n’aura plus rien à dire quand on dira : J’ai vu le Pape !

« Dans aucun pays on n’a fait de cérémonies civiles sans la religion. En Angleterre, on jeune.

« Enfin je suis sûr que, si je parcourais la France avec le Pape, tout le monde me laisserait pour courir voir le Pape. »

SIMÉON cite les voyages de Pie VI à Vienne et à Valence où l’affluence du peuple était extrême sur son passage.

L’EMPEREUR. — « Il faut juger de l’avantage que nous en retirerons par le déplaisir qu’en auront nos ennemis. Qu’en diront les Bourbons ? »

(Plusieurs membres disent qu’ils en concevront le plus grand dépit. Treilhard interpellé bat en retraite. Tout le monde est de l’avis de Sa Majesté.)

CAMBACÉRÈS. — « Avant d’opiner s’il viendra ou s’il ne viendra pas, il faudrait savoir ce qu’il viendra faire. Viendra-t-il donner la couronne? ce serait une grande faute ! Voulez-vous rétablir ce déplorable système qui fit attribuer aux papes le droit d’ôter ou de donner des couronnes? Tant que vous avez un gouvernement ferme, rien de semblable n’est à craindre ; mais répondez-vous des suites? Le Pape ne peut pas venir créer l’Empereur, puisqu’il l’a déjà reconnu.

L’EMPEREUR. — « Le légat vient de recevoir ses lettres de créance.

CAMBACÉRÈS. — « Si le Pape vient, il faut qu’il vienne pour consacrer. Point des 36 maires, c’est une idée fausse ; ce ne sont point les représentans de la nation ; c’est réveiller toutes les idées de féodalité.

« Suivant moi, l’Empereur doit arriver à la cérémonie la Couronne sur sa tête, il se dépouille devant le Seigneur, le Pape le bénit ; après quoi, l’Empereur remet lui-même sa couronne sur sa tête.

REGNAUD. — « Il n’y a plus de Sainte-Ampoule.

PLUSIEURS MEMBRES. — « On a déjà retrouvé à Naples le sang de saint Janvier. »

CAMBACÉRÈS écarte la plaisanterie en faisant observer que tous les princes de l’Europe se font oindre et sacrer.

MIOT établit une différence entre le couronnement et le sacre. Le Roi n’allait point à Reims pour être couronné, mais seuleMENT