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du bois en avant de Stiring, des usines et du village. Averti par ses rapports et par les obus français qui éclataient sur le Galgenberg de la tournure défavorable que l’affaire prenait à Stiring-Wendel, il s’était porté au delà de la Folster-Hohe et était allé se rendre compte par ses propres yeux de la situation de son aile droite. Il commence par faire avancer sur la Folster-Hohe les batteries en position sur le Galgenberg. Leur feu arrête le mouvement offensif du général Bataille et permet aux compagnies qui luttaient au milieu du Stiringer Waldstück de tenir bon. Le général Schwerin, qui devait seconder en deuxième ligne l’attaque sur le Forbacherberg, accouru au bruit du canon, vient soutenir Woyna ; un effort général est tenté ; le Stiringer Waldstück est enlevé. Une batterie prussienne, postée à quatorze cents pas de nos batteries de Stiring-Wendel, ouvre sur elles un feu à volonté, les couvre de projectiles, les réduit au silence. Les Prussiens reprennent le mouvement tournant sur notre gauche déjà repoussé une première fois. Ils s’étendent dans le Stiringer Waldstück, nous débordent et attaquent à revers les défenseurs de l’usine. Nos soldats forment un crochet de ce côté et soutiennent le combat sans faiblir, mais dans cette gorge resserrée ils offrent des cibles profondes au feu des bois environnans. A l’entrée de la nuit, ils sont obligés de céder Alt Stiring, les bois au Nord de l’usine, le bois à l’Ouest et une ou deux maisons du village. Stiring restait menacé, mais non occupé, et là encore le but des Prussiens n’avait été qu’imparfaitement atteint. Frossard l’a dit justement dans son livre : « Dans la vallée comme sur le plateau, nos positions étaient sensiblement les mêmes que celles occupées le matin. »


V

Dans cette journée, il n’y avait pas eu une seule bataille, il y en avait eu deux. Celle de Kameke jusque vers les quatre heures du soir, celle d’Alvensleben depuis cette heure jusqu’à la nuit. Nous avions été victorieux dans la première, et nous n’avions pas été vaincus dans la seconde. La journée était restée indécise : elle ne l’eût pas été et la seconde bataille se serait terminée aussi par une victoire, si, en même temps qu’arrivaient les renforts prussiens à Kameke, les nôtres étaient parvenus à