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L’ART ROMAIN
DU XVIIe SIÈCLE

CARACTÈRES GÉNÉRAUX

L’art romain du XVIIe siècle, que nous nous proposons d’étudier, en peinture, en sculpture et surtout en architecture, est la suite de l’art de la Contre-Réforme. Il le continue dans ce qui est son trait primordial, le caractère chrétien ; il se sépare toutefois de lui sur un point qui, tout en étant secondaire, est cependant assez notable pour marquer entre les deux arts des différences essentielles. Le XVIIe siècle renonce à la gravité et à la simplicité de la fin du XVIe siècle pour s’épanouir dans une apothéose de joie qui correspond à la nouvelle période de puissance et de richesse dans laquelle va désormais vivre la Papauté. Après les jours d’épreuve, ce sont les jours de paix et de bonheur, après l’EccIesia militans, c’est l’Ecclesia triumphans qui va chanter ses hymnes d’allégresse et créer un art qui sera aussi différent de celui du XVIe siècle que la pensée d’un Urbain VIII et d’un Innocent X l’était de celle d’un Paul IV et d’un Pie V.

L’art de la Contre-Réforme, dont nous nous sommes appliqué ici même à déterminer les caractères, avait été une réaction contre la Renaissance, une protestation contre ce qu’il y avait de trop sensuel en elle, et son grand effort avait consisté à simplifier l’art, à le dépouiller d’une parure trop éclatante, à le rendre plus grave, afin de le faire plus chrétien.

C’était une doctrine qui avait sa logique, ce n’était pas une