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sur un point de son enveloppe, dans une soupape par exemple, pour faire courir au bateau un grave danger et tout au moins le contraindre à remonter en surface. Étant immergé, c’est-à-dire en équilibre indifférent, la moindre voie d’eau, la moindre surcharge est de nature a le précipiter au fond.

Les expériences de ce genre sont encore trop peu concluantes pour qu’on doive compter sur un effet utile. D’ailleurs, il ne saurait résulter que d’un tir fait par de grosses pièces. Or c’est seulement avec de l’artillerie légère à tir rapide, que l’on arrêtera des bâtimens de flottille, aperçus brusquement à petite distance et formant un but aussi réduit. La rapidité de la mise en batterie et le nombre des coups y sont indispensables.

Les contre-torpilleurs peuvent encore pourchasser le sous-marin en le menaçant d’une torpille portée. On a essayé, en Angleterre, encore sans aucun succès. Et cela se comprend. On a aussi tenté vainement de pêcher ce poisson d’un nouveau genre dans des filets. Il n’y a là rien de pratique.

Le tir de petites torpilles automobiles le serait peut-être davantage. C’est un matériel à créer dont nous ne sachions pas qu’il soit nulle part à l’étude. Peut-être encore, des obus-torpilles, de petit calibre et semblables à ceux de notre défense des côtes, c’est-à-dire aptes à atteindre sous l’eau, pourraient-ils servir à tirer de près. Obus ou torpille, le projectile formerait bombe très sensible, explosant contre toute surface rencontrée dans sa chute à travers l’eau. Ce serait une façon bien incertaine, semble-t-il, d’étendre la prise directe du torpilleur contre le sous-marin. Car il faudrait voir ce dernier ou du moins repérer exactement la place occupée par lui et approximativement sa direction et sa vitesse, faute de quoi, aucun tir ne donnera de résultats. Ces conditions ne sont pas toujours faciles à remplir pour qui n’aperçoit qu’un périscope à la volée.

Aussi bien, la plus grande difficulté est encore d’apercevoir ce périscope. Jusqu’à présent, on n’a rien trouvé de mieux que les rondes ou les ceintures de contre-torpilleurs entourant les escadres. Elles se sont montrées efficaces contre les torpilleurs ; il n’en va pas de même à l’égard des sous-marins. Le danger que le contre-torpilleur fait courir à ceux-ci se réduit à peu de chose. S’ils sont découverts, le contre-torpilleur s’efforce de les heurter de son étrave. En plongeant plus bas, le sous-marin échappe aisément au choc et même à la vue. Le cuirassé, prévenu