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à la lame, du submersible, bâtiment à grande flottabilité, ayant les formes et la tenue d’un torpilleur. Pour des raisons de navigation et de confortable, on ne construit plus guère, surtout en fait de grandes unités, que des submersibles. Au début, le Narval, prototype du genre, mettait 25 minutes à passer de la position d’émersion à la position de plongée ; il avait à éteindre une chaudière à vapeur. Ses dérivés actuels n’y emploient pas plus de 5 minutes. Ce temps est exigé par le changement de moteur et par le remplissage des caisses à eau, qui occupent l’intervalle entre les deux coques constitutives du submersible. Car celui-ci est formé d’une coque de sous-marin enfermée dans une coque de torpilleur. La nécessité d’un changement de moteur résulte des conditions de la navigation sous-marine. En plongée, il faut un appareil fonctionnant sans variation de poids, sans déplacement du centre de gravité, sans aucun dégagement de gaz délétère dans le bateau. Le moteur électrique à accumulateurs remplit seul jusqu’ici le programme. Mais il limiterait trop le rayon d’action, s’il devait être employé en surface. En attendant le jour où la science aura trouvé des accumulateurs légers et peu encombrans, il faut un moteur de surface, moteur à pétrole aujourd’hui presque partout.

Ce moteur est employé à recharger les accumulateurs ; ainsi le sous-marin qui a franchi tout le rayon de sa marche en plongée peut reconstituer lui-même un nouvel approvisionnement d’électricité aux dépens de son combustible, c’est-à-dire de son rayon d’action en surface.

Le premier Gustave-Zédé était entièrement électrique, il n’avait qu’un moteur, et pouvait faire 30 milles. Le Narval, qui atteignait 9 nœuds 88 en plongée, et 12 nœuds 5 en surface, disposait de 450 milles à 7 nœuds. Le Pluviôse, en surface, à 12 nœuds, en peut couvrir 1 000.

Il déplace en émersion 398 tonnes, et date de 1906. Les derniers bâtimens mis en chantiers par notre marine fileront 20 nœuds en surface, 15 en plongée, avec des déplacemens correspondans de 750 et 1 000 tonnes. En surface, ils auront un rayon d’au moins 1 500 milles, en plongée, 100 milles.

Si l’on voulait exiger 17 nœuds sous l’eau, 24 ou 25 au- dessus, pour réaliser le véritable torpilleur sous-marin, il faudrait doubler encore les déplacemens. Mais les progrès des moteurs donnent espoir de réduire ces dimensions. Depuis dix