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sous 150 kilogrammes ; le calibre est de 45 centimètres. C’est le calibre qui est actuellement en service dans les différentes marines. Les constructeurs fabriquent des torpilles de 53,3 centimètres (21 pouces anglais) de diamètre ; les nouveaux bateaux anglais en doivent être armés.

Aucun obstacle technique ne s’opposerait à une augmentation plus considérable encore des dimensions ; mais ce serait accroître le prix et l’encombrement de la torpille et des tubes de lancement. Les premiers modèles ne coûtaient que 5 000 francs. On a atteint 12 000 aujourd’hui, 15 000 au moins pour demain. On espère d’ailleurs des progrès dans la puissance destructive sans augmentation dans le volume de la charge explosive. Chez nous, on fait appel au coton-poudre qui, par kilogramme, fournit en explosant une énergie égale à 430 000 kilogrammètres et des gaz s’échauffant jusqu’à 2 500 degrés. Des améliorations prévues dans la préparation et l’installation du coton-poudre devront à elles seules accroître de 75 pour 100 l’efficacité militaire de l’explosion. Nous pourrions d’ailleurs employer la mélinite, plus puissante encore, ou l’un des explosifs nouveaux à l’étude de divers côtés.

En réalité, l’augmentation du calibre a moins d’intérêt que l’amélioration des dispositions intérieures de la torpille.

Ce sont les questions concernant la marche qui ont suscité les plus nombreux perfectionnemens. On a rendu l’assiette et l’immersion beaucoup plus stables en remplaçant l’ensemble des régulateurs par un (seul appareil, l’appareil van Stockum, composé de deux vases communicans contenant du mercure et formant une sorte de baromètre coudé sensible à la fois à la pression et à l’inclinaison ; ou en combinant le piston hydrostatique et le pendule, de façon qu’ils amènent des déplacemens progressifs du gouvernail. On évite ainsi les crochets verticaux.

Mais la plupart des améliorations ont eu pour objet l’augmentation des portées et des vitesses. On essaie aujourd’hui, ici comme sur les bateaux, les différens genres de moteurs : turbines, moteurs à explosion, etc., qui sont venus se mettre en concurrence avec la vieille machine à vapeur. Une torpille américaine, la Bliss-Leavitt, fait emploi d’une turbine motrice. Les avantages théoriques ne paraissent pas se vérifier dans la pratique, xjii grande vitesse de rotation des turbines entraîne toujours ae grandes complications. Le moteur de la Bliss-Leavitt