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Salaires journaliers. «
1910 1892
fr. c. fr. c.
Hommes (nourris) Hiver 1 18 1 09
« Belle saison 2 16 1 67
« Fauchage et moisson 3 46
Femmes (nourries) Hiver 0 82 0 58
« Belle saison 1 12 0 87
« Fauchage et moisson 1 63
Hommes (non nourris)[1] Hiver 2 13 1 68
« Belle saison 2 92 2 46
« Fauchage et moisson[2] 4 33
Femmes (non nourries) Hiver 1 25 1 05
« Belle saison 1 64 1 38
« Fauchage et moisson 2 19


Ainsi, les gages annuels des salariés ruraux ont augmenté en moyenne de 70 pour 100, durant la période 1892-1910, en dépit de la crise agricole qui avait réduit à la fois les bénéfices du patron agricole et le revenu du propriétaire foncier.

Il ne s’agit pas d’un fait isolé ou spécial à un département. Dans la monographie relative au Morbihan, nous voyons que les gages des divers domestiques se sont accrus de 93 pour 100, entre 1896 et 1910[3]. A l’autre extrémité de la France, dans les Hautes-Pyrénées, la rémunération annuelle des domestiques a varié de la façon suivante, depuis 1892 jusqu’à 1910 :

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1892 1910
francs francs
Domestiques hommes 191 317
Servantes 130 185
Jeunes serviteurs 193 295


La hausse ressort en moyenne à 54 pour 100. Durant la même période, en revanche, le loyer du sol diminuait de 15 pour 100. Dans une partie du département de l’Yonne, la hausse des salaires et des gages aurait varié de 30 à 40 pour 100 depuis du ans. Dans l’Isère, le professeur d’agriculture a relevé les augmentations des gages donnés aux pupilles de l’Assistance publique par les cultivateurs chez lesquels ils sont placés. Ces

  1. De plus en plus la tendance est de nourrir les journaliers souvent logés loin de l’exploitation. Même non nourris, les journaliers reçoivent un supplément de vin pendant la fauche et la moisson.
  2. En moyenne du 15 juin au 15 août.
  3. Enquête sur les salaires : le Morbihan, p. 284.