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Le J.-B. Charcot a eu la bonne fortune d’étudier aux Kerguelen les nouveaux procédés de la pêche à la baleine, telle que la pratiquent les Norvégiens, passés maîtres en cet art.

Ceci nous amène à parler de trois expéditions récentes et des arrangemens qui les ont motivées.

Le 14 mars 1908, les concessionnaires signaient à Paris deux conventions : l’une avec la Société norvégienne Storm Bull et Cie, l’autre avec une Française, Mme Albert Faucon, aujourd’hui Mme Dasté.

MM. Storm Bull et Cie s’engagèrent à expédier aux Kerguelen deux vapeurs baleiniers et un transport, puis à créer, sur un point de la côte à leur convenance, un établissement pour la fonte et le raffinage des huiles et pour l’utilisation de tous autres produits de la pêche. Le capital à constituer devait s’élever à 600 000 couronnes (environ un million de francs) ; mais, en fait, il fut porté au double. Il a été convenu qu’au bout de deux ans l’établissement à terre, avec tout son matériel, deviendra propriété française, la Société norvégienne en conservant la jouissance absolue pendant vingt ans, à charge de le remettre en bon état aux concessionnaires à l’expiration du bail. Ce bail fut consenti moyennant une faible redevance variant selon la nature des produits. D’autres clauses réglementent la chasse du phoque, qui sera autorisée pendant les deux premières années sur tout le rivage et, passé ce délai, sur le tiers seulement du périmètre des côtes. Il est bon de noter, — car ceci paraît avoir échappé à certains critiques, — que, pendant cette période de vingt années, aucune autre société étrangère n’aura le droit de pêche ni de chasse dans ces eaux, mais