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cause du puits qu’on y avait creusé et qui s’y trouve encore. Enfin les parties inutilisées jusqu’alors, celles qui se trouvaient entre la Basse-Cour et le chemin de Saint-Cyr, furent transformées en une Cour des Belles-Poules pour y placer diverses espèces de gallinacés exotiques.

La Cour des Lions et la Cour des Loges, qui avaient été aménagées sans doute avec des matériaux venant de la ménagerie de Vincennes, nous sont en partie connues. La première renfermait cinq loges munies toutes d’auges en pierre, et communiquant en arrière avec un couloir de service ; elles étaient séparées les unes des autres par des portes à coulisse en bois munies de roulettes de cuivre ; en avant se trouvaient des grilles en fer. La Cour des Loges était entourée, sur trois de ses côtés, de loges qui étaient toutes disposées de la même façon ; le côté gauche de la cour, par exemple, présentait cinq loges munies de grilles de fer et de portes à coulisse en bois d’une hauteur de six pieds, ce qui nous donne une idée approximative de la grandeur de ces loges.

La ménagerie ainsi agrandie reçut naturellement un plus grand nombre d’animaux et des animaux d’espèces plus variées. En 1705, par exemple, Mosnier Gassion ramenait d’Orient dans un seul convoi : 11 chèvres de la Thébaïde, 2 gazelles, 2 rats de Pharaon, 10 autruches, 38 canards et canes d’Egypte, 3 demoiselles de Numidie et 1 pintade.

La Duchesse de Bourgogne n’avait pas attendu que les travaux de Mansart fussent terminés pour prendre possession de sa ménagerie et en faire elle-même les honneurs. Dès le 23 juin de l’année 1698, elle y amena Mme de Maintenon avec toutes les dames de Saint-Cyr et les garda à souper. Le 12 août suivant, elle y fit venir Mansart pour s’entendre avec lui de « beaucoup de choses, » notamment d’une « petite ménagerie qu’elle faisait établir dans le bois. Enfin, le 21 décembre 1700, elle y reçut le Roi et lui fit visiter les appartemens qu’on avait achevé de peindre et de dorer. Louis XIV les trouva très bien et indiqua les meubles nouveaux qu’il voulait y faire mettre. Il y revint le 12 mars 1703 avec les Ducs de Bourgogne et du Maine et le lendemain encore avec le Dauphin, les Ducs de Bourgogne et de Berry et ordonna de faire quelques changemens. On l’y re- trouve le 24 février 1704 et, le 25 mai suivant, il va entendre le salut dans la petite chapelle de la ménagerie. On l’y voit le 21 décembre 1705 s’y promener par la neige et par la pluie et,