Page:Revue des Deux Mondes - 1910 - tome 55.djvu/310

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

votre marche facilitée et bien tracée. Vous exploiterez cela à votre dîner avec les uns et avec les autres. Il faut battre le fer pendant que nous le tenons. Ainsi, bon courage, la paix sera maintenue, et nous sauverons l’Europe.

Je n’ai pas cru devoir taire à Mme de Flahault combien j’étais bourrelé et indigné des soupçons qu’on me témoignait, après tout ce que j’ai fait et souffert, et ma conduite dans toute cette a Ha ire. Je m’en lie à vous pour parler de même eu mon nom, tant ce soir qu’en écrivant à M. de Talleyrand, et je vous embrasse de tout mon cœur.

Il faut être ferme et net en tous sens et de tous côtés.


Ce jeudi 10 février 1831, à 9 heures du matin.

Je vous écris, mon cher général, pour vous rappeler que vous devez passer chez moi en allant chez les députés belges. J’aurai besoin que vous causiez un moment avec moi, et aussi que vous causiez avec la Heine qui a mal dormi, et qui est très tourmentée de toutes les imputations qu’elle prévoit qu’on va lui faire à l’occasion du prince Charles de Naples. Tout cela me serre le cœur à un point dont il est difficile de se faire une idée. Quels débats n’allons-nous pas avoir, et dans le Congrès belge, et dans les journaux français ! De mon côté, je vous avoue que je souffre au plus haut degré de la perspective de devoir articuler de ma bouche le refus de mon fils aux Belges, et le courage me manque quand j’y pense. Ne pourrions-nous pas arranger que cela se passât par écrit, et que cette terrible corvée me fût épargnée ? Pensez-y, nous en parlerons ce matin. Bonjour.


Ce vendredi à 4 heures, 11 février 1831.

Ma sœur me charge, mon cher général, de vous remettre le billet ci-joint qui me paraît exiger une réponse de rectification ; mais elle désire avant tout avoir votre avis, et je lui ai dit que comme vous viendriez ce soir, elle pourrait alors en causer avec vous.

Quant à moi, je pense que la première conséquence à en tirer, c’est que la Conférence ne doit plus avoir d’agens à Bruxelles, ce qui est en soi-même une monstruosité diplomatique qu’il faut faire finir, surtout lorsque nous voyons que lord Ponsonby prend sur lui de parler, d’agir au nom de la