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Il ne souleva pas d’ailleurs de question de principe. Il est vrai que la liberté des pères de famille dans le choix des maîtres y fut invoquée, mais elle ne se liait pas, pour les parties, au droit d’exercer une préférence entre deux enseignemens d’un esprit distinct, car il va sans dire que, dans les écoles paroissiales comme dans les petites écoles, il ne s’agissait que d’un enseignement chrétien.

Il nous faut revenir maintenant, avec plus de détails, sur l’état, le programme et la méthode de l’éducation féminine à partir de l’époque où la fondation des congrégations enseignantes lui a donné un plus grand essor. On connaît déjà, à ses deux degrés, celle que donnaient les Ursulines et les Augustines de Notre-Dame, qui devancèrent les autres et obtinrent plus particulièrement la confiance des familles. Ici, c’est surtout de l’instruction primaire que nous allons nous occuper, telle qu’on la recevait dans les petites écoles ou écoles de grammaire et dans les écoles de charité ou écoles congréganistes.

Personne, on le sait, n’avait qualité pour enseigner sans lettres de maîtrise de l’évêque ou du dignitaire ecclésiastique auquel était commise la direction des établissemens scolaires, grand vicaire, doyen, chantre, écolâtre, capiscol. Dans les paroisses rurales, les maîtresses étaient nommées par les curés. En 1608, l’évêque de Paris, Henri de Gondi, en fait une condition. Les lettres de maîtrise qui, à Paris, devaient être renouvelées annuellement au synode général du 6 mai, n’étaient accordées qu’après examen. Avant de se présenter à l’examen, à la réception et au serment, la candidate s’assurait par une transmission, qui passait pour être gratuite, mais qui était faite, en réalité, à titre onéreux, une des places de maîtresses qui, à Paris et ailleurs, étaient limitées. La requête était communiquée au promoteur de l’officialité et au syndic de la confrérie, entre les mains duquel la nouvelle titulaire versait les droits d’admission. Si, en effet, les maîtres et les maîtresses des petites écoles ne formaient pas et ne pouvaient pas former une communauté, parce qu’ils n’y avaient pas été autorisés par lettres patentes et que leurs fonctions étaient annuelles, ils s’étaient constitués en confrérie et les syndics que cette confrérie avait mis à sa tête s’étaient ingérés de lever des taxes sur ses membres, soit à titre de droits d’entrée, soit pour les frais des services célébrés à Saint-Merry le dimanche et à la Saint-Nicolas. Ils s’étaient