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machines d’une puissance suffisante pour les faire voler ! Peut-être deux quilles, l’une en bas, l’autre en haut, seront-elles nécessaires pour adoucir le roulis et assurer la stabilité de route une bordure horizontale, courant le long de la partie médiane, augmentera légèrement la force portante et amortira le tangage. En tout cas, des gouvernails verticaux et horizontaux seront toujours, très probablement, jugés indispensables pour les changemens de direction. Les hélices auront disparu, remplacées par des propulseurs à réaction, d’un rendement plus avantageux dès que la vitesse de translation dépasse 30 à 40 mètres par seconde... Bref, en gros, entre le futur navire aérien elles autoplaneurs actuels existera la même différence qu’entre un vapeur et un voilier. Cela n’empêchera pas, d’ailleurs, de construire encore de ces autoplaneurs : beaucoup moins rapides, réduits au rôle d’embarcations de plaisance, ils feront la joie des amateurs du vol à voile, ce genre de vol où l’oiseau, les ailes déployées et toujours immobiles, se laisse porter par les courans aériens ascendans et, sans le moindre coup d’ailes, reste fixe dans l’espace et même avance contre le vent. Bien entendu la coque de cette espèce de torpille aérienne aura, quoique relativement légère, une ossature d’acier, indéformable et rigide... Ce sera, si l’on veut, le triomphe du rigide, mais de tout autre façon que ne l’entendent nos voisins d’au delà des Vosges.


P. BANET-RIVET