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École française : Bond d’environ 60 mètres par Santos-Dumont, qui le rend détenteur de la coupe E. Archdeacon (23 oct. 1906 . — Envolée de 220 mètres, en 21 secondes, de Santos-Dumont, qui lui fait gagner le prix de l’Aéro-Club de France (12 nov. 1906). — Circuit fermé de 1 000 mètres, exécuté par H. Farman, ce qui lui rapporte le grand prix Deutsch-Archdeacon (13 janv. 1908), — H. Farman et Delagrange, montés sur le même appareil, exécutent un parcours aérien, avec boucles, d’environ 4 kilomètres (22 mars 1908). — Vol de Delagrange, de 14 kilomètres environ en 15 minutes 30 secondes, à Rome (30 mai 1908).— Vol de 19kil, 700, en 20 minutes 19 secondes, de H. Farman, qui gagne le prix J. Armengaud (6 juillet 1908). — Vol de 40 kilomètres, en 44 minutes de H. Farman, au camp de Châlons (19 sept. 1908). — Voyage du camp de Châlons à Reims, à la vitesse de 75 kilomètres à l’heure, par Farman (30 oct. 1908).


III

M. Lazare Weiller, frappé de l’intérêt avec lequel les gouvernemens étrangers ont suivi les expériences du camp d’Auvours, voit déjà, en dépit des Conférences de La Haye, nos armées terrorisées, nos escadres surprises par les aéroplanes de l’ennemi. Il regrette, dit-il, de n’avoir pu se rendre acquéreur des brevets étrangers. Qu’il nous soit permis de lui faire observer qu’étant en possession, les premiers, du brevet Wright, qu’ayant à notre disposition les Voisin, il ne tient qu’à nous de ne pas nous laisser devancer et d’opposer volateurs à volateurs. Et puis M. Weiller s’exagère un peu, il nous semble, l’importance des machines volantes actuelles : les services que peuvent rendre à une armée en campagne des Wright, dont la capacité de transport, malgré leur légèreté, est assez faible, dont la vitesse ne dépasse pas 15 mètres par seconde, qui ne peuvent s’élever que très lentement et sont incapables de lutter contre un vent debout de plus de 6 à 7 mètres, tant ils craignent la moindre rafale (comme le prouvent et les expériences du Mans et même les termes du contrat passé entre le syndicat français et les frères américains), précieux sans doute, ne peuvent être que très limités. Ils devront se borner à évoluer en arrière du front, pour porter des renseignemens ou des ordres ; mais, cela, ils ne pourront le faire qu’un jour sur six environ, car un jour sur six seulement le vent ne dépasse pas, dans la région parisienne, pourtant favorisée, la vitesse de 6 à 7 mètres. Quant à se risquer sur le champ de bataille, avec cette faible vitesse, il n’y faut point songer, alors surtout que l’état actuel des moteurs ne