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quel terrain, tandis qu’on ne trouve pas facilement partout un sol parfaitement plan.

Qui, en définitive, l’emportera du rail ou des roues ? c’est ce qu’il serait peu prudent, à l’heure actuelle, de vouloir décider. Certes, nous regardons comme désirable, à tous égards, l’autonomie de tout volateur, quel qu’il soit, et nous penchons nettement vers le système français. Mais nous sommes prêts à admettre l’opinion contraire, à tenir, en fin de compte, la question de l’aéroplane autonome pour secondaire, la Navigation aérienne, par sa nature même, pouvant rendre obligatoire, comme la navigation maritime, des points d’embarquement et de débarquement spéciaux. Nous serions, plutôt, avec Chanute, Edison, G. Voisin, etc., intransigeans sur l’automatisme de l’équilibre. N’insistons pas... Après tout, sans cacher nos préférences, nous avons placé sous les yeux de nos lecteurs les pièces principales du procès pendant entre les deux écoles : l’école américaine, personnifiée par les frères Wright, l’école française, représentée par M. G. Voisin. A eux de prendre parti ! A nos aviateurs, s’ils se croient dépassés, de prendre bientôt une éclatante revanche, en nous apportant la solution définitive si impatiemment attendue, et en sachant l’imposer !

En attendant, à titre documentaire, nous croyons devoir, de toute manière, résumer ici l’histoire des progrès de l’Aviation dans ces dernières années, en rappelant les vols principaux accomplis par les champions des deux écoles, l’américaine et la française :


École américaine : Vols planés, avec biplan, sans moteur, dont le plus long dura 26 secondes, sur une distance de 200 mètres (1902). — Vol contre vent debout de 10 mètres, avec biplan, mais actionné par un moteur, de 59 secondes, sur une distance d’environ 200 mètres (17 déc. 1903). — Premier cercle complet (20 sept. 1904). — Vol de 39 kilomètres en 38 minutes (5 oct. 1905). — Vol d’Orville Wright, de 61 kilomètres environ, à Fort-Myers, près Washington, en 1 heure 3 minutes 15 secondes (9 sept. 1908) — Le même jour, au même endroit, vol d’Orville Wright, de 6 minutes, d’une longueur d’environ 8 000 mètres, avec un passager (9 sept. 1908). — Vol d’Orville Wright d’environ 70 kilomètres, en 1 heure 15 minutes 20 secondes (12 sept. 1908). — Vol de 1 heure 36 minutes 25 secondes ; de 90 kilomètres environ, par W. Wright (21 sept. 1908), au camp d’Auvours. — Vol de 65 kilomètres en 1 heure 9 minutes 45 secondes, avec un passager (10 oct. 1908), — Vol à 60 mètres de hauteur (14 nov. 1908). — Vol de 99 kilomètres en 1 heure 54 minutes (18 déc. 1908). — Vol à plus de 100 mètres de hauteur (18 déc. 1908).