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articles de M. V[oullaire] pour qu’on l’insère dans le Mémorial. Il a emporté les autres avec lui pour les corriger. Il doit vous écrire à ce sujet. Le travail de M. V[oullaire] lui sera payé comme celui des autres rédacteurs du Mémorial. Je crois qu’il serait utile de traduire la Vie de Grégoire VII[1]. J’ai entendu parler de cette Vie comme d’un ouvrage remarquable. Il est vraisemblable cependant qu’il faudrait y joindre des notes. J’engage M. V[oullaire] à soigner sa traduction. Nous tâcherons de trouver un libraire qui lui fera des conditions avantageuses.

Vous avez dû recevoir une première lettre de M. l’archevêque de Paris. La deuxième ne tardera pas à paraître. Je réponds dans celle-ci à l’archevêque de Tours, à l’évêque de Cambrai et à M. de Frénilly[2]. L’abbé Affre, neveu de l’abbé Boyer, fait imprimer une défense du gallicanisme, qu’il avait écrite, il y a trois ans, à l’époque de mon procès[3]. La coterie a pressé l’évêque de Chartres de reprendre la plume. Il a répondu qu’il ne se souciait pas d’être le don Quichotte du gallicanisme.

On m’écrit de Paris : « Déjà beaucoup de personnes qui avaient commencé par dire pis que pendre de votre dernier ouvrage, reviennent sur leurs pas, et avouent que vous pourriez bien avoir raison. »

Je crois qu’avant deux ou trois ans, le premier article n’inspirera plus, comme les trois autres, que mépris et horreur à tout ce qui est catholique. C’est un pas immense fait vers le bien.

Je n’ai aucune nouvelle de R[ome]. Mandez-moi, je vous prie, ce que vous pouvez apprendre de là[4].

Je vous réitère, mon cher et respectable ami, l’assurance de mon tendre et inviolable attachement.

F. M.


A la Chênaie, le 27 juillet 1829.

Je viens, mon cher et respectable ami, de recevoir une lettre de M. Peillex, curé de Cornier, qui me prie de contribuer à la

  1. M. Voullaire faisait interroger Lamennais sur « l’idée de publier la traduction d’une Histoire de Grégoire VII, faite dans un bon esprit, par un professeur luthérien. » Il s’agit d’un ouvrage de J. Voigt qui datait de 1815, et qui fut traduit en français par l’abbé Jager en 1854.
  2. M. de Frénilly, pair de France, avait collaboré au Conservateur avec Lamennais et M. de Coriolis, son parent, et l’un des amis et correspondans de Lamennais.
  3. Il s’agit de l’Essai sur la suprématie temporelle des Papes.
  4. « Quel terrible événement, lui écrivait M. Vuarin, que celui de la mort de Léon XIII C’est une nouvelle profondeur qui s’entr’ouvre dans les desseins de Dieu.