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naturelle, comme si on ne le poussait pas : et, qui plus est, il met son orgueil à marcher.

Admirons la concordance de ses vues et de ses plans avec les plans et les vues soit du Convent maçonnique, soit du Congrès radical et radical-socialiste. Pour le Convent, nous n’avons encore que les documens de 1902, et l’identité est presque parfaite ; si nous avions ceux de 1903, il est probable qu’elle le serait point pour point, puisque, de 1902 à 1903, les « félicitations » sont venues se joindre aux « encouragemens. » Afin qu’on en puisse d’un coup d’œil embrasser et saisir toute la beauté, nous présenterons les trois programmes de M. Combes, du Congrès et du Convent résumés en forme de tableau synoptique où M. le président du Conseil n’aura pas de peine à se retrouver : ainsi faisait-on déjà, il y a une cinquantaine d’années, pour établir la concordance des Evangiles.


M. COMBES (discours des Garanches près Clermont-Ferrand 11 octobre 1903) Le CONGRÈS radic et radical-social de Marseille (8-11 octobre 1903) Le CONVENT MAÇONNIQUE de Paris (septembre 1902)
Loi militaire (service de deux ans). Service de deux ans sans dispense.
Réforme des conseils de guerre. Réforme des conseils de guerre. Suppression des conseils de guerre en temps de paix. Abolition des privilèges de caste dans la marine et égalité effective des spécialités navigantes.
Abrogation de la loi Falloux. Monopole de l’enseignement dans ses trois ordres Abrogation de la loi Falloux et monopole de l’enseignement.
Assistance obligatoire aux infirmes et aux vieillards. ….. …..
Impôt sur le revenu. ….. …..
Retraites ouvrières.
Rapports de l’Eglise et de l’État Séparation des Églises et de l’État Suppression immédiate et sans condition du budget des cultes. Suppression du droit de vote pour les ecclésiastiques du culte catholique.
Arbitrage international Constitution d’un jury international et rédaction d’un Code de la paix.

Il est à remarquer que, dans cette manœuvre plus que parallèle, — convergente, — M. Combes est toujours d’un pas en arrière du Convent ou du Congrès, mais, au commandement de « Serrez ! » l’avance est tout de suite rattrapée. « On peut le faire marcher, » on lui fera conjuguer tous les temps du verbe : il a marché, il marche, il marchera. Jusqu’à la dissolution des congrégations autorisées, après les congrégations non autorisées ;