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LA
QUESTION DU GOLFE PERSIQUE

I
L’ANGLETERRE EN ARABIE

Il y a quelques années, la situation politique dans le golfe Persique paraissait n’occuper qu’un rang secondaire dans les préoccupations de la politique européenne. L’attention de la diplomatie se trouvait portée plus particulièrement sur le Levant ottoman, demeuré le théâtre classique d’une lutte plus que séculaire entre la Russie et l’Angleterre, et sur l’Extrême-Orient, où de récens événemens sont venus fournir un nouveau terrain à cette rivalité. On parlait moins des pays que baignent la mer Persique et la mer d’Oman, la Perse et l’Arabie. Mais ces contrées n’ont rien perdu de leur importance relative aux yeux des hommes d’État avisés de Londres et de Saint-Pétersbourg. Les faits montrent que le constant effort des représentans et des agens des deux pays tendent, sans se relâcher un seul instant, à faire entrer dans l’orbite de la Russie ou de l’Angleterre les régions riveraines du golfe Persique.

En Arabie, où l’action de l’Angleterre ne trouve devant elle d’autre puissance européenne que la Turquie, la pénétration anglaise s’effectue sans difficultés ; elle est d’ailleurs favorisée par l’organisation politique des divers États indigènes. Ces États