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à l’état de bloc compact, elle ne céderait absolument rien à des agens de force aussi médiocre que les sécrétions de la peau ; à l’état de division et avec le temps, sa résistance fléchit un peu, mais si peu que l’entraînement vers l’intérieur reste négligeable (exemple le blanc de baryte ou sulfate de baryte). Puis, et c’est le second cas, quand il s’agit d’un sel de chaux ou de magnésie, peu importe la résorption, car l’organisme ne reçoit alors de l’extérieur que des élémens qu’il possède naturellement. Puis enfin, et c’est la troisième circonstance, des métaux absolument étrangers à la constitution de notre corps sont dissous à l’état de traces et aspirés ensuite à travers l’épiderme. Alors le danger peut exister.

Il éclate alors avec ce malheureux blanc de plomb, il se montre aussi avec les fards à base de bismuth quand ils sont souillés d’arsenic ou même mélangés de sels de bismuth solubles. En revanche, la nocuité des blancs à hase de zinc ne paraît pas absolument démontrée, quoiqu’un médecin spécialiste, le docteur Tuttle, de New-York, les condamne en toute rigueur. La plupart du temps, au reste, on associe différentes matières entre elles : par exemple, le carbonate de magnésie à l’oxyde de zinc et au talc de Venise qui donne de l’adhérence à la poudre.

En été, la transpiration des pores de la peau entretient celle-ci dans un état de lubréfaction suffisant pour l’adhésion des poudres jouant le rôle de fards, mais en hiver et dans les climats froids, et lorsque enfin la femme qui désire embellir son teint, doit se produire en plein air, l’application directe d’une poussière sèche ne donnerait pas de résultats durables. On a recours alors aux fards gras, c’est-à-dire que la poudre est additionnée d’une petite quantité de sperma ceti (blanc de baleine) ou de beurre de cacao. Quelquefois aussi on répand la poudre sur la peau enduite à l’avance d’une légère couche de corps gras. À côté des fards : gras se placent tes fards liquides qu’on appelle encore parfois « émaux ; » leur nom est impropre, car ce sont simplement, d’après le docteur Tuttle, des poudres blanches à base de plomb ou de zinc en suspension dans de l’eau aromatisée dont le sujet se barbouille la face.

Mais ce n’est pas tout : aux lis du teint il faut joindre les roses. Pour les obtenir on se sert de fard blanc, à base de talc et d’oxyde de zinc par exemple, dans lequel on incorpore à doses