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d’un versement par année de 0 mark 67 pfennigs par semaine pendant neuf ans, soit un sacrifice total de 32 marks 75 ou 40 fr. 95. En se reportant aux années 1900 et 1950, on peut voir que l’assuré de première classe touchera 235 francs et l’assuré de cinquième classe 577 francs. La cotisation demandée n’excédera pas 0 fr. 08 par semaine.

La valeur moyenne des rentes pour la vieillesse accordées de 1891 à 1897 a été de 123 marks, en 1891, et de 137 marks, en 1897. La loi de 1899 a cessé de tenir compte du nombre des cotisations. La rente est fixée invariablement, suivant les classes, à 110 marks pour la première, à 140 marks pour la deuxième, à 170 marks pour la troisième, à 200 marks pour la quatrième, à 230 marks pour la cinquième. Les sommes dépensées pour secours de guérison, qui constituent une dépense facultative, ont atteint, en 1893, 3 461 662 francs, dont 80 pour 100 ont été employés à combattre la tuberculose.

Le fonctionnement de cette énorme machine administrative a été moins coûteux qu’on ne pouvait le croire, grâce au système employé. Le service des assurances occupe 2 301 fonctionnaires, dont la plupart ont d’autres attributions et ne concourent qu’accessoirement à ce travail. Ils sont assistés par 76 390 représentans et assesseurs, patrons et ouvriers, qui exercent gratuitement leurs fonctions, ne touchant que des indemnités, et seulement dans des cas strictement prévus. Les organes auxiliaires, caisses de maladie et bureaux de perception ; occupent 5 234 personnes pour les caisses de maladie et 2 936 pour les bureaux de perception. On ne peut donc reprocher à l’assurance allemande d’avoir augmenté le nombre des fonctionnaires.

Les recettes des établissemens d’assurances ont été, en 1898, de 154 005 135 francs dont moitié versée par les patrons. Cette charge, assez lourde, n’a cependant pas arrêté les progrès de l’industrie allemande, et, malgré les plaintes de certains industriels, nous avons pu le constater récemment ; nos voisins se consolent du reste par la pensée que leurs concurrens devront bientôt, eux aussi, subir les mêmes charges, probablement moins habilement réparties.

La subvention payée par l’Empire s’est élevée, pour 1897, à 30 293 903 francs, chiffre qui n’a rien d’exagéré, si nous le comparons aux crédits que nécessite chaque année en France la loi de 1853 sur les pensions civiles. Comme il s’agit d’une