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de cultures étendues, qu’il en est de même, au-delà de Zinder, à l’est, de la ville de Mirria, ancienne capitale de la province et, à un degré et un degré et quart de longitude à l’est de Zinder, et un peu plus au nord que celle-ci, des deux villes de Vouchek, inscrite comme ayant 8 000 habitans, et Gouré, comme en comptant de 9 à 10 000, avec divers villages voisins, à chacun desquels Barth attribue plusieurs milliers d’âmes. D’après la situation qu’elles ont sur la carte de Barth, ces diverses localités importantes doivent faire partie du territoire français ; nous ne trouvons à ce sujet aucun renseignement dans le journal de M. Foureau, qui n’a pas suivi cette route ; mais la carte annexée aux récits du capitaine Joalland porte Gouré dans notre territoire, à plus forte raison Vouchek doit-il en faire partie[1]. Ce qui frappe surtout dans la carte de Barth et ce qui est du plus haut intérêt, ce sont les annotations concernant la culture du coton. De Tessaoua jusqu’à Gouré et au-dessous, dans le rectangle français du sultanat de Zinder, les mots « cultures de coton » reviennent à chaque instant : un peu au nord de Tessaoua, « premiers champs de coton dans le Soudan » (erste Baumwollen-Felder im Sudan) ; villages de Tatéka, « coton, melons d’eau » (Baumwolle, Wassermelonen) ; Dambèda, coton (Baumwolle) ; Tyrméni, belles plantations de coton et de tabac (Schöne Baumwollen und Tabak Pflanzungen), plus loin un autre village tout voisin de Zinder, cultures étendues de céréales et coton (Ausgedehnte Getreidefelder Baumwolle) ; de l’autre côté de Zinder, coton encore ; un peu plus à l’est, à Potoro, plantations de coton (Baumwollen-Pflanzungen)  ; à Handara, plantations de coton encore ; de même à Kéléno, de même aussi à Vouchek, également à Gouré, un peu plus au sud à Tunguré, belles plantations de coton (Schöne Baumwollen-Pflanzungen), etc. ; tout cela dans notre territoire.

Si, de la carte, nous nous reportons au texte, il n’est pas moins caractéristique : le village de Potoro est remarquable par l’étendue de ses plantations de coton (durch die Ausdehnung seiner Baumwollen-Pflanzungen ausgezeihnetes Dorf) ; la ville de Mirria, qui est qualifiée de très bien douée par la nature (von der Nalur höchst begünstigten Stätte) et que de grands arbres de l’espèce des tamaris couvrent d’une façon gracieuse, a, au nord, une notable étendue de terre cultivée en coton et en céréales

  1. Voyez la carte publiée dans le Bulletin du Comité de l’Afrique française, juin 1901.