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sur son unité organique, son indépendance et ses méthodes de travail. Le comité se compose d’une présidente, d’une vice-présidente, de deux secrétaires et d’une trésorière, élues pour cinq ans et formant, avec les présidentes des conseils nationaux fédérés, un comité exécutif dont les deux tiers sont chargés des intérêts généraux du grand conseil international. Dans tous les pays où le conseil national n’est pas organisé encore, des représentantes sont invitées, à titre de vice-présidentes honoraires de leurs pays respectifs, aux séances du Congrès ; celles-là n’ont pas cependant le droit de voter. Toute question, avant, de se produire eu séance, doit être soumise d’abord à l’exécutif ; la cotisation pour chaque membre ou pour chaque association est, tous les cinq ans de cent dollars, cinq cents francs.

Le véritable développement du Conseil date de l’exposition de Chicago. Depuis lors, le Canada, l’Allemagne, la Grande-Bretagne avec l’Irlande, la Suède, le Danemark, la Hollande, la Nouvelle-Galles, la Nouvelle-Zélande, la Roumanie y sont entrés. Ailleurs, en Italie, en Autriche, en Russie, en Sicile, en Norvège, dans la colonie du Cap et celle de Victoria, l’adhésion complète se prépare. Les déléguées de tous ces pays se groupèrent le 26 juin 1899, jour de l’ouverture du deuxième congrès quinquennal, dans le cadre imposant de l’immense Convocation Hall à Westminster. Auprès de ces déléguées se trouvaient les vice-présidentes honoraires venues de France, de Belgique, d’Islande, de Palestine, de l’Inde, de la Perse, de la République argentine, une Chinoise de haut rang dans le costume d’apparat de son pays, de même que les dames parsis et hindoues. Lady Aberdeen, précédée par une grande et légitime popularité, occupait le fauteuil de présidente.

On peut considérer la comtesse d’Aberdeen comme l’une des fondatrices de l’œuvre. Elle arrivait d’Angleterre au Canada avec son mari, gouverneur général, lorsque les dames canadiennes, animées du beau zèle qu’elles avaient rapporté du Congrès de Chicago, la supplièrent de devenir présidente de leur conseil. Elle accepta, et toutes, sous sa direction, Anglaises et Françaises ensemble, travaillèrent de la façon la plus efficace. Pour ne citer que quelques-unes des victoires qu’elles ont remportées, on leur attribue l’élan nouveau donné à l’enseignement des arts manuels et domestiques dans les écoles publiques, la nomination si précieuse de dames inspectrices du travail dans