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le Carnot ; 3 croiseurs cuirassés ; 3 croiseurs de 2e classe ; 2 contre-torpilleurs et 4 torpilleurs de haute mer. En tout 21 unités.

Les 6 cuirassés (12 000 tonnes, 17 à 18 nœuds, 40 à 45 centimètres de cuirasse à la flottaison, puissante artillerie) forment deux divisions. La première, immédiatement sous les ordres du vice-amiral commandant l’escadre de la Méditerranée, se compose du Brennus, du Charlemagne et du Gaulois ; la seconde, dirigée par un contre-amiral, comprend le Charles-Martel, le Jaurégidherry, le Bouvet.

Le Bouvet va être détaché de sa division, ayant été choisi pour porter le pavillon du vice-amiral commandant l’armée navale, l’amiralissime du temps de guerre, disent quelques-uns, que nous désignerons simplement par son titre de commandant en chef.

Les croiseurs de toute catégorie sont ordinairement groupés en escadre légère, — exploration à grande distance, avant-garde, flanquemens, missions extérieures, — autour du Pothau, monté par un contre-amiral. Les 3 croiseurs cuirassés Pothuau, Chanzy, Latouche-Tréville, déplacent 5 000 tonnes, sont revêtus de 10 à 11 centimètres d’acier, portent une artillerie moyenne bien protégée et filent de 17 à 19 nœuds.

Le Çassard, le Du Chayla, le d’Assas, ont 1 000 tonnes de moins, ce qui les prive de cuirasse de flanc, mais poussent leur vitesse jusqu’à 20 nœuds, avec un approvisionnement sérieux de combustible. L’artillerie de ces bâtimens est bien comprise et, toute proportion gardée, ce sont peut-être nos unités les mieux armées. Le Lavoisier, le Linois, le Galilée, croiseurs de 3e classe (2 000 tonnes et 20 nœuds) ne sont plus que des bâtimens de liaison, des répétiteurs ou porteurs d’ordre, des éclaireurs aussi, mais des éclaireurs à qui la faiblesse de leur armement offensif et défensif ne permettrait guère de garder le contact de l’ennemi.

Quant aux contre-torpilleurs Dunois (800 tonnes), Hallebarde (300 tonnes), et aux torpilleurs de haute mer Cyclone, Forban, Flibustier, Chevalier (120 à 150 tonnes, 24 à 26 nœuds), ils ont un rôle assez complexe : avant le combat, estafettes et porteurs d’ordres, comme les précédens, — à la condition que l’état de la mer leur permette de marcher vite, — ils ont, pendant l’engagement, la double tâche de protéger les cuirassés contre les brusques