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Côtes et ports français
de l’océan


I. LA COTE BASQUE ET LANDAISE


I

Rien n’est plus arbitraire, plus conventionnel, plus contraire même quelquefois aux lois si simples de la nature que certaines lignes séparatives des principaux États de l’Europe, limite artificielle, imposée par les uns, subie par les autres, suivant leur force ou leur faiblesse, pour une durée plus ou moins longue, que les événemens et les révolutions ont déjà bien souvent avancée ou reculée et qu’ils doivent sans doute modifier encore dans un avenir plus ou moins prochain. Pour ne parler que de notre terre de France, une seule de ses frontières s’est maintenue presque sans altération sensible depuis plusieurs siècles : c’est la frontière franco-espagnole. C’est la seule, en effet, qui soit logique, rationnelle et qui puisse donc être considérée comme immuable et permanente, s’il est permis d’employer de pareils termes quand il s’agit d’arrangemens, de combinaisons, de divisions, ou de rapprochemens qui ne sont que l’œuvre de l’homme.

Mais, géographiquement, le grand mur des Pyrénées est bien une véritable barrière. La chaîne est continue, rectiligne, relativement étroite et très élevée ; elle présente deux versans sy-