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Sur un point, toutefois, elle ne laisse rien à désirer et nous en prenons acte : c’est sur celui que nous venons d’indiquer. Le Conseil de guerre de Rennes jugera dans sa pleine indépendance, son arrêt sera respecté. C’est ce que tout le monde doit demander, mais aussi ce qui doit satisfaire tout le monde. Au reste, il n’y avait aucune raison préalable de douter des intentions du gouvernement à ce sujet, et nous enregistrons sa promesse, celle-là du moins, avec confiance. Mais, pour la faire, M. Waldeck-Rousseau avait-il besoin d’y ajouter la consécration de M. Millerand ? Non, certes : il pouvait s’en passer. La garantie ne nous semblerait pas moins bonne quand même elle manquerait de ce supplément d’autorité.

Qui nous aurait dit, il y a quelques jours seulement, que nous ferions un accueil si froid à un cabinet formé par M. Waldeck-Rousseau, et qui comprendrait le général de Galliffet ? Mais qui nous aurait dit qu’il comprendrait également M. Millerand ? Cela déroute, et on est bien obligé de laisser le soin d’approuver et de soutenir ce ministère à M. Brisson et à M. Viviani. Ils s’en sont d’ailleurs acquittés fort bien jusqu’ici.


FRANCIS CHARMES.


Le Directeur-Gérant,

F. BRUNETIERE.