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Ces exemples suffisent à montrer quels nombreux et puissans agens la nature met à la disposition de l’homme ! Elle est un trésor inépuisable de moyens curatifs, dont la médecine scientifique profite largement pour le plus grand bien de l’humanité et qui luttent victorieusement contre les conditions hygiéniques déplorables où s’écoule l’existence de la plupart des hommes.

Ces remèdes salutaires, la nature ne les délivre pas sur ordonnance ; d’une main généreuse elle les met à la disposition non pas de quelques-uns seulement, mais de tous, de la masse. Elle les offre, mais les hommes ne les accueillent pas suffisamment. La réalité est bien loin de l’idéal, mais déjà nous voyons qu’elle y tend et qu’elle pourra l’atteindre.

Les forces sociales et scientifiques en Russie ont pris une grande part au mouvement qui se produit dans le domaine de la médecine. Toute une série de moyens naturels d’assainissement et de médication ont été mis en évidence par les médecins russes, c’est-à-dire par leurs recherches scientifiques et leurs travaux. Ils ont, par exemple, institué le bain russe, — l’une des formes les plus puissantes de l’hydrothérapie, — les cures de boue, les cures de koumiss, de kéfir, etc. Ce mouvement que l’on a vu se dessiner dans l’Europe occidentale en faveur des méthodes de traitement physiques et diététiques, ce n’est pas assez de dire qu’il a trouvé un écho en Russie : il y a rencontré d’actifs et nombreux auxiliaires. On ne saurait douter du rôle important qu’est appelée à jouer dans ce mouvement la Société russe d’hygiène publique, grâce à l’initiative de laquelle a été organisé le premier congrès de climatologie, de balnéologie et d’hydrologie qui s’est tenu à Saint-Pétersbourg le 12 décembre 1898.


LEON BERTHIENSON.