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LA FRANCE DU LEVANT

III[1]
LE VOYAGE DE L’EMPEREUR GUILLAUME II. — SES RÉSULTATS


Jérusalem, 31 octobre. Au Temple du Sauveur.

Lorsqu’en 1869 Frédéric de Prusse, alors prince royal, vint à Jérusalem, il reçut d’Abdul-Aziz, près du Saint-Sépulcre, le terrain où les chevaliers de Saint-Jean avaient, au XIIe siècle, construit leur hôpital, et le prince y posa la première pierre d’un temple dédié au Sauveur. C’est cet édifice, aujourd’hui achevé, que Guillaume II inaugure ce matin à neuf heures.

L’Empereur y a double droit. Cette activité que l’art de gouverner n’épuise pas tout entière et qui permet à l’Empereur d’être peintre, musicien et poète, lui laisse par surcroît le loisir d’être architecte : le clocher serait, paraît-il, de sa façon. N’étaient l’emplacement vénérable et la collaboration impériale, l’édifice aurait peu d’importance. Fait pour contenir un millier de fidèles à l’abri de sa coupole et de ses voûtes romanes, mal dégagé par des impasses et des ruelles, il présente, à sa façade principale sur un

  1. Voyez la Revue du 15 novembre et du 15 décembre 1898.