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Dans son ensemble, en ses cinq sections : statistique, législation et interprétation, exécution des lois, inspection, institutions de prévoyance, cet Office est donc bien le noyau autour duquel s’est constitué, en 1895, le ministère de l’Industrie et du Travail. Néanmoins, il n’accapare pas à lui seul l’étude et la solution de toutes les questions que soulève l’organisation du travail dans la société et l’État modernes. La Direction de l’industrie en a sa part, et l’Administration des mines a la sienne. À la première est rattachée l’Inspection de l’industrie et de l’enseignement industriel et professionnel, c’est-à-dire, en substance, tout l’enseignement professionnel : l’école provinciale des mines et de l’industrie du Hainaut, l’Institut supérieur du commerce d’Anvers, les établissemens d’enseignement industriel, manufacturier et d’apprentissage, les écoles de tissage qui reçoivent des subsides de l’État, les écoles et classes ménagères. La seconde, l’Administration des mines, procède elle-même aux enquêtes sur les grèves et la situation des ouvriers mineurs ; elle se réserve la statistique générale des mines, minières et carrières, y compris la statistique des accidens ; elle dirige et surveille l’organisation des caisses de prévoyance spécialement affectées aux mineurs[1].

Par-là, par cette stimulante répartition de la besogne, s’est réalisée la pensée qu’exprimait M. De Bruyn quand il soumettait au Roi son plan d’organisation de l’Office du travail : « En étendant dans ces limites les attributions de l’Office, écrivait-il, le projet d’arrêté évite toutefois de rattacher à une seule et même branche de services l’exécution des lois ouvrières… Il importe, au contraire, que les diverses administrations du ministère du Travail s’imprègnent des idées nouvelles et coopèrent à l’œuvre commune… Il appartiendra au chef du département de

  1. L’Administration des mines a enfin sa publication périodique, les Annales des mines, comme l’Office du travail a la Revue du Travail. Et, si l’Office a mis au jour la plus abondante série d’études et d’enquêtes faites en Belgique et à l’étranger, — neuf ou dix gros volumes en trois ans, — l’Assurance contre l’invalidité et la vieillesse (un volume in-8) ; le Travail du dimanche en Belgique, en Allemagne, en Autriche, en Suisse et en Angleterre (cinq volumes, dont le 4e reste à paraître) ; les Rapports annuels de l’inspection du travail (trois volumes) ; le rapport de M. Maurice Ansiaux sur le Travail de nuit des ouvrières de l’industrie en France, en Suisse, en Belgique, dans la Grande-Bretagne, en Autriche, en Allemagne (un volume) ; du son côté, la Direction de l’industrie n’est pas demeurée improductive ; avec son Rapport du ministre de l’Industrie et du Travail sur la situation de l’Enseignement industriel et professionnel en Belgique (un volume), et les deux rapports de M. Oscar Pyfferoen sur l’Enseignement professionnel en Angleterre et en Allemagne (deux volumes), elle nous a donné une contribution qui a son prix.