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LA FONDATION
ET LES
DÉBUTS DE L’ÉCOLE FRANÇAISE D’ATHÈNES
HISTOIRE ET SOUVENIRS

J’ai fait partie de la première promotion de l’École française d’Athènes. Quand j’acceptai d’en être membre, la fondation en était décidée, mais non encore effectuée. Je l’ai vue naître. J’ai assisté à sa lente formation. J’ai eu connaissance des idées d’où elle est sortie, des tâtonnemens, des résistances, des incertitudes que les projets d’exécution ont traversés jusqu’à l’acte définitif par lequel l’institution a reçu sa réelle existence. Je n’ai pas ignoré les raisons politiques qui en ont inspiré la pensée. J’ai vu de près les difficultés financières qui en ont rendu l’organisation laborieuse et, plus tard, le maintien précaire. Je sais enfin ce que les premiers missionnaires avaient eu à faire, ce qu’ils eurent les moyens de faire, et ce qu’avec ces moyens, ils ont fait.

Je croyais cette histoire connue dans ses faits principaux, non de tout le monde, mais au moins des esprits qui peuvent ou qui doivent s’y intéresser. Je n’aurais donc pas songé à l’écrire, si une circonstance récente ne m’avait appris qu’elle est ignorée de ceux qui ont le plus besoin d’en être instruits. Aussi plusieurs d’entre eux ont-ils été, et peut-être demeurent-ils dupes d’une légende aussi ancienne que l’événement lui-même, encore accréditée aujourd’hui, et dont il est temps de faire justice. Voici comment j’ai été éclairé à ce sujet.