Page:Revue des Deux Mondes - 1897 - tome 144.djvu/964

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

concours, annonçait pourtant qu’il ne le donnerait que si on n’allait pas trop loin vers les radicaux. Dans le cas où M. Cavallotti entrerait dans le ministère, fût-ce à titre de sous-secrétaire d’État, il en sortirait lui-même. Nous ne savons pas exactement ce que le ministère y aurait gagné à l’intérieur ; il y aurait certainement beaucoup perdu au dehors. Non pas, certes, qu’il faille frapper M. Cavallotti de l’ostracisme ministériel ; c’est un homme intelligent et souple, qui est peut-être une ressource pour l’avenir ; mais, au moment où nous sommes, M. Visconti-Venosta est une force dont il aurait été imprudent de se priver. Le nouveau ministère est-il constitué ? Se constituera-t-il sur les bases que nous venons d’indiquer ? On ne le sait pas encore. La crise se prolonge. Peut-être M. di Rudini ne réussira-t-il pas à faire un ministère de gauche, et sera-t-il amené par force à en faire un de droite. Cela n’intéresse que l’Italie : quant à l’Europe, elle verra certainement avec satisfaction et confiance toute combinaison qui comprendra M. di Rudini et M, Visconti-Venosta.


FRANCIS CHARMES.


Le Directeur-gérant,

F. BRUNETIERE.