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chrétien combattaient en nos rois les désirs ambitieux, maintenant reprise par un souverain que les mêmes respects ne retenaient pas. C’était l’achèvement d’une réaction historique, la représaille d’une unité toute contraire à l’unité préparée par l’Église : celle-ci avait voulu gouverner directement la religion et indirectement la politique, parce que dans les intérêts temporels la loi divine peut être respectée ou violée ; à son tour, l’autorité politique prétendait ajouter à son pouvoir direct sur les affaires du gouvernement un pouvoir indirect sur les croyances, parce que l’interprétation de la loi divine peut servir ou compromettre les intérêts de l’État. C’était le triomphe de la philosophie révolutionnaire, le couronnement de cette raison humaine qui désormais prétendait avoir pour adorateurs, les prêtres mêmes de Dieu.

Mais la conquête de l’autorité religieuse par l’autorité temporelle ne pouvait s’accomplir sans corrompre l’essence même du catholicisme et détruire la garantie suprême de liberté qu’il a apportée au monde : cette garantie est que le maître de la force n’est pas le maître du devoir. Telle est la grandeur du conflit alors engagé. Moins terrible, il est autrement instructif que la persécution révolutionnaire. La folie homicide contre l’Église ne sera jamais qu’une monstrueuse exception, le désir de dominer l’Église est au contraire une tendance naturelle aux gouvernemens. Organisateur d’une société nouvelle. Napoléon venait y soutenir cette antique ambition. Personne n’était aussi fort pour une telle entreprise, et il ne consacra à aucune une persévérance plus passionnée et une souplesse plus ingénieuse. C’est pourquoi il importe de suivre sa marche, de démêler dans la contusion des événemens ses efforts méthodiques pour trouver le faible de l’adversaire, et tourner successivement contre l’indépendance de l’Église, le clergé, l’épiscopat, le Sacré-Collège, le Pape lui-même.


La lutte commença dès les premiers rapports qui furent noués pour traiter de la paix. Le Premier Consul voulait obtenir dans le Concordat la consécration des maximes gallicanes : son instinct de despotisme lui révélait que ces maximes, droit commun des princes absolus dans leurs rapports avec la papauté, demeuraient le plus actif dissolvant de l’unité dans l’Église. Sans doute, limiter les droits de la papauté par un acte où le gouvernement sollicitait la papauté de modifier seule tout le régime de l’Église en France était un illogisme. Mais le Premier Consul n’avait pas