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à 30 à peine dans la dernière, et de 31 et demi à 32 pour 1 000 en Danemark à 30 ou 30 et demi.

Ainsi l’orient de l’Europe présente une natalité énorme dans tous les pays slaves et en Hongrie ; le nord de l’Europe offre une natalité modérée et plutôt décroissante, quoique l’affaiblissement n’y soit très sensible qu’en Suède.

En poursuivant vers l’ouest, on rencontre la Cisleithanie, qui jouit d’une natalité assez forte, quoique bien moindre que celle du groupe plus oriental : 39 à 39 et demi par 1 000 habitans de 1874 à 1879 et aujourd’hui (1892 à 1894) 36 à 37 seulement ; plus haut, l’Allemagne, où le taux de la natalité est à peu près équivalent et s’est peu modifié dans l’ensemble depuis quinze ans ou même depuis cinquante, quoique, cependant, là aussi il y ait une tendance, mais jusqu’ici assez légère, à la diminution de la natalité. Mort-nés compris, d’après le Statistisches Iahrbuch für das deutsche Reich (1897), il y a eu en moyenne en Allemagne 37, 5 naissances par 1 000 habitans dans chacune des années de la période 1891-95, contre 38, 2 dans celle de 1881-90, 40 7 dans la période exceptionnelle 1871-80, comblant les vides de la guerre, 38, 8 dans la période 1861-70 ; pour être très légère, la diminution de la natalité germanique ne mérite pas moins d’être signalée ; il y a apparence que ce n’est qu’un commencement. Mort-nés déduits, la natalité en Allemagne oscille autour de 36 pour 1 000.

Pour retrouver une natalité assez forte, il ne faut plus pousser directement à l’ouest, à partir de l’Allemagne, on ne l’y rencontrerait pas, il faut descendre au Sud : l’Italie, l’Espagne et le Portugal présentent seules, à l’ouest de l’empire germanique, une natalité qui se rapproche de celle de ce dernier : en Italie, depuis vingt ans la natalité s’est peu modifiée : mort-nés déduits, elle oscille entre 37 et 38 pour 1 000 habitans ; cependant, là aussi, il y a plutôt un peu de tendance à la réduction ; les trois dernières années dont fasse mention M. Bodio, à savoir 1892, 1893 et 1894, donnent respectivement 36, 5 ; 36, 8 et 35, 8, taux qui restent un peu au-dessous de la moyenne de 1874 à 1891. L’Espagne a une natalité, à peu près constante depuis vingt ans, de 35 à 36 pour 1 000, et le Portugal en a une de 34 à 35. Si l’on retourne à l’extrémité de la Méditerranée, la petite Grèce offre aussi une natalité de 34 à 35 en 1889 et en 1890, les dernières années connues. Toutes ces péninsules méditerranéennes ont donc une natalité assez élevée mais non énorme, se tenant singulièrement