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moins qui peut en être le résultat, — si nous ne savons ni quand ni en quel sens elle s’opérera, — suivant les probabilités, et à moins d’une intervention violente d’en haut ou d’en bas, s’opérera parlementairement. Le parlement en sera le terrain, les partis et leurs hommes, — et les hommes de l’Empereur, — en seront les agens. Mais non, bien entendu, dans cette monarchie qui n’a pas de centre, le parlement impérial, le Reichsrath tout seul. Devant une transformation de l’Autriche, la Hongrie ne saurait rester spectatrice indifférente. Et l’existence, à l’état de nation, de la Bohême en étant le prix, la Diète de ce pays est un organe trop développé et trop vivant pour ne point prendre une large part à l’action.

La bataille se livrera à la fois, ou se déroulera, en ses phases et ses épisodes, du Parlement impérial d’Autriche au Parlement royal de Hongrie et à la Diète de Bohême. Vienne, Budapest, Prague, voilà le triangle, — d’une importance européenne tout autre que le fameux quadrilatère italien dans lequel tant de sang fut versé, — le triangle où va se débattre et se décider le sort de la monarchie austro-hongroise. L’intérêt, plus qu’autrichien, que met en jeu la transformation de l’Autriche est la mesure de l’intérêt qu’il y a à lâcher de bien connaître, à Vienne, à Budapest et à Prague, avec les hommes de l’Empereur, ses ministres, les partis et leurs hommes.


CHARLES BENOIST.