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Pour l’ensemble de l’empire allemand, le train ne comporte que :

295 officiers,
6 842 hommes de troupe,
3 987 chevaux.

On voit que la différence est sensible, et qu’une large réduction pourrait s’opérer dans l’arme dont il s’agit. Le train des équipages militaires ne semble pas plus utile en temps de paix que l’ancien train d’artillerie : qu’on laisse subsister un petit noyau de cadres subalternes avec quelques chevaux au dépôt d’un des régimens de la brigade de cavalerie de corps de chaque corps d’armée, et qu’on charge ce dépôt de la mobilisation du train de chaque région, ce sera suffisant.

L’homme du train n’a pas besoin d’être un homme de l’activité : un réserviste ancien cavalier, auquel on aura donné quelques notions de conduite de voitures, en saura bien assez long pour remplir sa mission. Quant aux chevaux de trait, la réquisition peut en fournir en abondance.

La suppression du train donnerait une économie de plus de 12 millions par an. Si l’on ajoute à cette économie celles qu’on pourrait d’autre part réaliser sur la fusion de l’artillerie et du génie, la diminution d’effectif des officiers de l’état-major de cette dernière arme, la réduction de certains services administratifs et du personnel hors cadre aujourd’hui trop nombreux du service d’état-major, on arriverait ainsi à trouver facilement les 25 millions nécessaires à l’application d’une mesure qui, aussi bien avec le service militaire proposé qu’avec le service actuel de trois ans, paraît indispensable.

Le système des appels et renvois de classes superposés présente d’autre part le gros avantage de permettre l’appel annuel du contingent à une époque autre que celle où il a lieu ordinairement. Il est hors de doute que les derniers mois de l’année (novembre et décembre) sont les mois les plus mauvais pour procéder à l’incorporation des recrues. L’instruction commence avec l’hiver, elle se fait difficilement et dans des conditions plus pénibles qu’aux autres époques de l’année. En outre, l’homme de recrue, dépaysé à son arrivée au régiment, soumis à un régime et à un genre de vie auxquels il n’est pas habitué, est un sujet particulièrement exposé aux atteintes des maladies épidémiques, qui sévissent la plupart en hiver et dont les jeunes soldats sont généralement les premières victimes.

L’appel des recrues au printemps ou en été est indiqué pour remédier à ces inconvéniens. Or, rien n’empêche de le faire avec