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relief, et l’on n’aura pas de peine, après avoir parcouru ce magnifique recueil[1], où ses plus belles œuvres sont reproduites avec toute l’habileté imaginable des procédés les plus parfaits de l’héliogravure, où tous les soins ont été apportés à l’exécution de l’impression et du tirage sur un papier aux reflets ivoirins, à comprendre le succès posthume de l’œuvre de Galland qui le venge de bien des dédains après une persistante infortune à une époque où la peinture décorative, — cet art où ont brillé les maîtres les plus illustres dont s’honore l’École française, Le Sueur, Le Brun, Watteau, Boucher, Coypel, Lancret, Natoire, — semble se perdre dans les tons fades et les ensembles sans harmonie. C’est ce qu’a si bien montré, dans ces pages sur Galland, M. Henry Havard, dont les ouvrages sur l’Ameublement et la Décoration, la Peinture hollandaise, l’Art et les Artistes hollandais, font autorité, et qui a tenu à honneur de rendre hommage à un artiste trop ignoré ou méconnu, en accompagnant ses compositions, comme la Chasse, la Ronde des Amours, la Vendange, Apollon et les Muses, la Pêche, l’Age d’or, la Prédication de saint Denis, et toutes ses études à la sanguine et au crayon noir pour le Panthéon ou ses panneaux décoratifs, du seul commentaire qui convînt à une pareille œuvre.

C’est également à l’art et à l’histoire sacrée enseignée par les chefs-d’œuvre de la peinture que se rattachent l’Ancien et le Nouveau Testament[2], où, dans une suite de tableaux célèbres, se déroulent les scènes principales de la vie des Hébreux, la venue du Christ, les luttes et les triomphes de la religion nouvelle avec un commentaire de l’abbé Mazoyer, qui avait déjà publié dans la même collection la Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ et la Vie de la sainte Vierge. L’Histoire populaire de la peinture se poursuit cette année par l’étude des Ecoles flamande et hollandaise[3] avec l’analyse des tableaux principaux, très habilement reproduits, et les Styles français enseignés par l’exemple[4], avec tous ces dessins choisis et dessinés pour ces ouvrages, qui sont très bien composés et résumés pour répandre et vulgariser les notions d’art et la connaissance des diverses écoles de peinture.

Plus ancien que Rome, plus ancien même que les Pyramides, sur lesquelles on le retrouve perché comme dans les temples de Memphis de Byblos et de Philœ, le chat remonte à la nuit des temps, probablement parce qu’il sait s’y diriger comme en plein jour. Son royaume à lui est bien de ce monde, et c’est sans doute parce qu’il est d’origine

  1. La Peinture décorative au XIXe siècle. — l’Œuvre de P.-V. Galland, par Henry Havard, 1 vol. gr. in-8o avec 200 planches gravées pour cet ouvrage ; May et Motteroz.
  2. L’Ancien Testament. — Le Nouveau Testament par l’abbé Mazoyer, en 50 tableaux, 1 vol. in-4o raisin ; H. Laurens.
  3. Histoire populaire de la Peinture, par M. Arsène Alexandre. — École hollandaise et flamande, 1 vol. gr. in-8o illustré ; H. Laurens.
  4. Les Styles français, par M. L. Libonis, 1 vol. in-4o avec gravures ; Laurens.